Ministère de la Justice : "L'exécution des peines, c'est de l'orfèvrerie, c'est de l'individualisation" déclare le président de l'Observatoire international des prisons
"L'exécution des peines, c'est de l'orfèvrerie" a déclaré Matthieu Quinquis, président de l'Observatoire international des prisons (OIP), mercredi 25 décembre, sur franceinfo. "C'est de l'individualisation pour que la peine ait un sens, pour qu'elle soit exécutée, pour qu'elle évite de nouvelles infractions et qu'elle favorise la réinsertion", poursuit-il. "Il faut prendre le temps d'analyser ce qui a pu pécher par le passé".
Après les déclarations de Gérald Darmanin, mercredi, Matthieu Quinquis craint une "logique d'exécution rapide qui va à l'encontre de ce que doit être la justice". Selon lui, la justice "ferme et rapide" dont les mérites sont vantés par le garde des Sceaux, entraîne souvent la détention, "qui a des conséquences désastreuses sur la vie des gens concernés". "C'est une fabrique à récidive".
"La justice, c'est une balance"
"Nous", poursuit le président de l'OIP, "nous refusons cette idée de construction de nouvelles places de prison, d'autres outils méritent d'être mis en avant". Matthieu Quinquis propose plutôt une "réflexion assez lucide" sur les causes de la surpopulation carcérale. D'après lui, la détention provisoire, c'est-à-dire, la détention de "personnes en attente de jugement, présumées innocentes" représente un quart de la population carcérale.
Matthieu Quinquis conclut : "Gérald Darmanin a dit qu'il serait du côté des victimes et jamais du côté des personnes condamnées. Nous, nous lui rappelons que la justice, c'est une balance. Si on met tout d'un seul côté de cette balance, la paix n'arrivera jamais".
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