Remaniement : ce qu'il faut retenir du nouveau gouvernement de Gabriel Attal

Deux jours après la nomination du successeur d'Elisabeth Borne à Matignon, une première salve de noms a été annoncée par le secrétaire général de l'Elysée, jeudi soir.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Gabriel Attal aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 9 janvier dans un commissariat de police d'Ermont (Val-d'Oise). (BERTRAND GUAY / AFP)

Le nouvel exécutif se dévoile. Deux jours après la nomination de Gabriel Attal à Matignon, une première liste de ministres a été présentée depuis le jardin d'hiver de l'Elysée, jeudi 11 janvier au soir, par le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler.

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Sept hommes et sept femmes ont été nommés à ce stade. La composition du gouvernement sera complétée par la suite, avec d'autres ministres délégués et des secrétaires d'Etat. Reste à confirmer si la promesse d'une équipe resserrée sera tenue. En attendant, voici ce qu'il faut retenir de ces premières annonces.

La surprise Rachida Dati et de nouveaux visages

L'ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, ambitionne de devenir maire de Paris en 2026. Cette figure de la droite, connue pour son caractère et son franc-parler, a pourtant accepté de rejoindre le ministère de la Culture. Une autre ancienne ministre de droite, Catherine Vautrin, fait également son entrée dans le gouvernement Attal, au Travail.

Deux visages plus jeunes font leur entrée dans l'exécutif : Stéphane Séjourné (38 ans), patron du parti présidentiel, prend les rênes du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, et la députée Renaissance des Yvelines Marie Lebec, 33 ans, occupe désormais le ministère délégué aux Relations avec le Parlement.

Peu de changement pour les ministères régaliens

L'affaire était entendue, c'est désormais officiel. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin reste à Beauvau. Il avait adressé de très laconiques "félicitations" à Gabriel Attal après sa nomination à Matignon. Dès le lendemain, le nouveau Premier ministre avait visité un commissariat de police à Ermont (Val-d'Oise) aux côtés de l'intéressé, comme pour mieux faire taire les rumeurs de rivalité entre eux. "Je pense que chacun a vu que je n'avais pas fini ma mission à l'Intérieur, et que je ne suis pas homme à me dérober", avait déclaré Gérald Darmanin, lors de l'installation officielle de la nouvelle patronne de la Direction générale de la sécurité intérieure.

Eric Dupond-Moretti, autre figure importante du gouvernement sortant, conserve lui aussi son ministère, à la Justice. Même chose pour Sébastien Lecornu, ministre des Armées. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, autre poids lourd du gouvernement Borne, reste à Bercy. Il avait tardivement félicité le nouveau chef du gouvernement, mardi, dans un message sur X, assorti d'une photo sur laquelle il pose une main presque paternaliste sur l'épaule de Gabriel Attal.

Un seul ministère régalien fait exception, les Affaires étrangères, avec le départ de Catherine Colonna du Quai d'Orsay, remplacée par Stéphane Séjourné.

Un super-ministère pour "AOC" 

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra prend encore du galon. "AOC" récupère en effet le ministère de l'Education nationale, auparavant occupé par Gabriel Attal, son portefeuille regroupera non seulement les Sports, qu'elle gérait déjà dans le gouvernement Borne, mais aussi la Jeunesse et les Jeux olympiques et paralympiques. Cela suppose sans doute la nomination de ministres délégués, tant le périmètre semble large, en particulier pour l'année olympique qui s'ouvre.

Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, a réagi avant même l'officialisation de cette fusion, sur le réseau social X : "[Emmanuel] Macron méprise tellement l'Education nationale qu'après y avoir placé un pur produit du privé, il y nomme… La ministre des Sports, qui n'a rien de moins que les #JO2024 à organiser". La secrétaire générale du syndicat d'enseignants Snes-FSU, Sophie Vénétitay, a également regretté cette décision. "On va avoir une ministre à mi-temps", a-t-elle commenté sur franceinfo.

Christophe Béchu, Sylvie Retailleau et Marc Fesneau toujours là

Nommé au ministère de l'Agriculture en mai 2022, après un passage aux Relations avec le Parlement, le centriste Marc Fesneau conserve son poste. Christophe Béchu, secrétaire général du parti Horizons et proche d'Edouard Philippe, va, lui aussi, poursuivre son travail au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. Même chose pour Sylvie Retailleau, ancienne présidente de l'université Paris-Saclay, reconduite à l'Enseignement supérieur et à la Recherche.

Le départ de figures de la macronie

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement Borne, est prié de faire ses cartons, à l'image d'Olivier Dussopt (Travail) et de Clément Beaune (Transports). Celui-ci était l'une des principales figures du gouvernement sortant à avoir exprimé ses réserves sur le projet de loi immigration. "Il y a encore de belles choses que je veux porter. Je défends les valeurs du macronisme depuis le premier jour et je ne lâche jamais", avait-il déclaré dans un entretien au Parisien, début janvier. Cette profession de foi n'a pas suffi.

La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, fait également ses valises. Elle aussi avait été réticente à défendre le projet de loi immigration. Mi-décembre, elle avait en outre déclaré que l'acteur Gérard Depardieu faisait "honte à la France", en raison de ses propos obscènes prononcés en Corée du Nord, sexualisant une enfant. Cinq jours plus tard, Emmanuel Macron avait pris l'exact contre-pied, en jugeant que Gérard Depardieu rendait "fière la France"

Prisca Thévenot et Aurore Bergé changent de poste

Prisca Thévenot quitte le secrétariat d'Etat à la Jeunesse et au Service national universel pour devenir ministre déléguée au Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement. Ex-ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé est désormais chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.

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