Réforme des retraites, budget… Le gouvernement Barnier sous pression

L'abrogation de la réforme des retraites a été adoptée en commission. Elle sera débattue à l'Assemblée le 28 novembre. Un dossier épineux qui s'ajoute sur la pile du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, Michel Barnier, à l'Assemblée nationale le 19 novembre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

La commission des affaires sociales de l'Assemblée a adopté l'abrogation de la réforme des retraites, proposée par la France insoumise et soutenue par le Rassemblement national. Le texte sera débattu jeudi 28 novembre dans l'hémicycle et c'est un nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement. 

"Ce n'est pas malin de vouloir abroger la réforme des retraites au moment où tout le monde dit que c'est n'importe quoi les finances publiques", fulmine par exemple un conseiller de l'exécutif. Le gouvernement a un objectif : éviter que l'Assemblée vote jeudi prochain l'abrogation. Même si un vote de l'Assemblée ne suffit pas - cela nécessiterait un long feuilleton parlementaire - ce serait un coup terrible à encaisser pour l'exécutif. En 2023, il n'y a pas eu de vote pour valider la retraite à 64 ans mais un passage en force via le 49.3. Si la seule fois où les députés votent, c'est pour dire non, cela sera dur à assumer vis-à-vis de l'opinion pour les défenseurs de la réforme. 

Pour empêcher le vote, une solution semble émerger pour le gouvernement, côté macronistes et côté LR. Cette solution rime avec obstruction, même s'ils réfutent le terme. L'examen du texte aura lieu dans la niche parlementaire des insoumis qui fixent l'ordre du jour et la caractéristique d'une niche, c'est qu'il faut voter avant minuit, sinon c'est fini, le carosse se transforme en citrouille. L'idée est donc de faire durer les débats pour ne pas aller jusqu'au vote, en multipliant les amendements, comme le résume une députée macroniste : "une stragégie de gros bourrin, avec présence maximale et bordélisation"

La menace de censure par le RN

Ce sujet des retraites s'invite dans une séquence déjà compliquée pour le Premier ministre, entre la colère des agriculteurs, la colère des maires hostiles aux coupes budgétaires, et la menace de censure par le RN. "Ce n'est pas facile" pour Michel Barnier souffle un de ses lieutenants. Marine Le Pen n'exclut pas de voter la censure avec la gauche juste avant Noël. Cela provoque des réactions diverses dans le camp Barnier. Il y a ceux qui gardent le calme des vieilles troupes et parient sur un simple coup de bluff du RN, histoire de reprendre la main après les réquisitions du parquet contre Marine Le Pen. Il y a aussi les défaitistes : "on va tomber dans pas longtemps", s'inquiète un conseiller de l'exécutif, car dit-il, "le RN et LFI ont intérêt au chaos".

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