: Reportage "Ce que nous souhaitons, c'est débattre" : dans les couloirs de l'Assemblée nationale, des députés s'agacent déjà d'un éventuel recours au 49.3 pour l'adoption du budget
Le gouvernement prépare les esprits à un 49.3. En difficulté à l'Assemblée nationale, Michel Barnier devrait, sauf énorme surprise, avoir recours à cet outil constitutionnel pour faire adopter le volet recette du budget. Le conseil des ministres a donné son feu vert de principe, mercredi 23 octobre. À l'Assemblée nationale, l'opposition s'indigne déjà.
Les prises de paroles agacées voire énervées s'enchaînent, dans la salle des Quatre Colonnes. L'écologiste Sébastien Peythavie n'est pas surpris par ce très probable 49.3 : "Quand on voit l'élection de la vice-présidence, hier, avec le socle commun qui est complètement en train de se déchirer, le 49.3 c'est le moyen pour eux de ne pas se fracturer trop."
"Motion de censure ou pas motion de censure ?"
Mais vouloir sauver les meubles n'est pas une raison, s'indigne Phillippe Brun. "Laissez l'Assemblée faire son travail", martèle le socialiste : "Nous prouvons que le débat ne s'enlise pas. Au contraire, il est plutôt de très bonne qualité. Ce que nous souhaitons c'est débattre. On peut débattre jusqu'à samedi, jusqu'à dimanche. Passer quatre jours pour parler du budget de la France, 500 milliards rien que pour l'Etat, je crois que ça mérite de les passer."
À l'extrême droite, une mise en garde. En cas de 49.3, le RN scrutera de près la version finale du budget, promet le député Philippe Ballard : "Si c'était le cas, on verrait si Michel Barnier prend des amendements que nous avons déposés, qui ont été adoptés, et ça pourrait décider de la deuxième étape : motion de censure ou pas motion de censure ?" Car un 49.3 entraînera automatiquement le dépôt d'une motion de censure par l'opposition. La survie du gouvernement dépendra alors du RN. Si la formation de Marine Le Pen vote avec la gauche, alors Michel Barnier sera renversé.
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