Satisfait de l'entrée d'élus locaux au gouvernement, le président des petites villes de France redoute "la loi de Bercy" sur les finances

Christophe Bouillon espère que Catherine Vautrin, nommée ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, obtiendra les "bons arbitrages". S'il est favorable à la hausse des impôts, attention qu'elles ne ciblent pas les petites villes.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu
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Christophe Bouillon, maire de Barentin (Seine-Maritime) et président de l'Association des petites villes de France (APVF), le 29 août 2023. (PHOTOPQR/LE REPUBLICAIN LORRAIN/MAXPPP)

"C’est une bonne chose quand des élus locaux rentrent au gouvernement", mais "c'est Bercy qui fait la loi et ça pose une vraie difficulté", estime Christophe Bouillon, maire de Barentin (Seine-Maritime) et président de l'Association des petites villes de France (APVF), lundi 23 septembre sur France Bleu dans l’émission Ma France. Il appelle l'État à arbitrer son budget en faveur des collectivités locales.

"C’est une bonne chose quand on a des élus locaux qui rentrent au gouvernement, on a aussi des fins connaisseurs des collectivités territoriales. Mais c'est à l'usage qu'on peut juger, prévient Christophe Bouillon. C'est le poids qu'ils pourront avoir pour obtenir les meilleurs arbitrages possibles" qui compte pour lui. Catherine Vautrin, qui arrive au chevet des collectivités, aura la tâche de retisser les liens très abîmés entre l'État et les différents niveaux de collectivités. "Ce qui est positif, déjà, c'est d'avoir une élue locale. En tout cas quelqu'un qui, de par son parcours, connaît bien les territoires, se félicite Christophe Bouillion. Ce qui est positif aussi, c'est le périmètre de son portefeuille". Mais le plus important pour l'APVF, "c'est sa capacité à obtenir les bons arbitrages".

Gare au "black-out territorial"

"C'est Bercy qui fait la loi et ça pose une vraie difficulté", estime-t-il. C'est pourquoi le vote du budget sera crucial : "Il reste seize mois aujourd'hui, d'ici la fin de mandat municipal, poursuit-il. Et les maires aujourd'hui sont dans la dernière ligne droite" et "n'ont qu'une obsession en tête, c'est de sortir les équipements attendus par la population et surtout répondre aussi à des enjeux aussi importants que la transition écologique". Or "le Fonds vert a fondu plus vite que la banquise", regrette-t-il. "On nous annonce qu'on aura beaucoup moins de moyens pour remplir nos obligations en termes de transition écologique."

Concernant de possibles hausses d'impôts pour les plus riches, il approuve : "On ne peut pas s'extraire de cette responsabilité. Mais il faut viser juste et ne pas s'en prendre aux plus petits, ni aux petites villes. Parce que ce sont celles qui sont au cœur aujourd'hui des urgences." Sans écouter les élus locaux, "le risque est grand si on n'y prend garde qu'il y ait une panne des maires, c'est-à-dire que beaucoup jettent l'éponge et que derrière ça conduise à un black-out territorial, prévient-il. Et s'il n'y a plus les communes qui jouent un rôle essentiel dans la République, on aura de grandes difficultés derrière", conclut Christophe Bouillon.

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