"Je veux faire entendre ma voix" : vous nous avez expliqué pourquoi vous voulez participer au grand débat national
Dans le cadre de notre appel à témoignages, vous nous avez indiqué les sujets que vous souhaitiez aborder, comme la fiscalité, l'écologie ou les retraites.
Pour accomplir "un devoir civique", pour "améliorer les choses", pour "donner son avis"... Vous êtes un peu plus de 400, vendredi 18 janvier, à avoir répondu depuis mardi à notre appel à témoignages et à nous avoir expliqué pourquoi vous souhaitez participer au grand débat national lancé par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes". Plus de 360 réunions publiques sont d'ores et déjà prévues partout en France, a annoncé le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu. Voici les principales raisons qui vous poussent à vous y intéresser.
Faire entendre une autre parole que celle des "gilets jaunes"
Sur les 400 réponses reçues, vous êtes une soixantaine à exprimer l'envie de vous démarquer des "gilets jaunes". "Je souhaite participer au débat pour prendre la parole et qu'on entende aussi ceux qui sont en désaccord avec les 'gilets jaunes'", avance ainsi Pascale, du Loiret. "Je veux faire entendre ma part de voix car aujourd'hui on entend que celle de la minorité jaune qui parle plus fort que tout le monde", abonde Laurent, commerçant dans le centre-ville de Bordeaux.
Je ferme ma boutique tous les samedis depuis neuf semaines. Maintenant je trouve que les propositions des 'gilets jaunes' ne sont ni raisonnables ni raisonnés. Je veux donc participer au grand débat pour exprimer mon désaccord.
Laurent, commerçant dans le centre-ville de Bordeauxà franceinfo
"Le peuple n'est pas représenté par les 'gilets jaunes' qui ont confisqué le débat, nous écrit un internaute d'Indre-et-Loire, même si certaines de leurs idées sont à étudier." En effet, si plusieurs d'entre vous tiennent à se démarquer des "gilets jaunes", il n'empêche que vous souhaitez profiter de ce grand débat pour mettre un certain nombre de sujets sur la table.
Des impôts plus "équitables"
La question de la fiscalité est le sujet qui émerge le plus des réponses reçues lors de notre appel à témoignages. C'est l'un des quatre thèmes mis en avant par le gouvernement. "Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ?", interrogeait ainsi Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français. "Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? (...) Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ?" "Tout le monde doit payer des impôts. Le nombre de tranches doit être augmenté", propose en réponse Bruno, qui habite dans l'Indre. "Moins d'impôts, moins de taxes" est aussi une remarque récurrente.
Les 'simples travailleurs' sont les plus pénalisés par les taxes et impôts et n'ont pas droit aux aides redistribuées.
Ludovic, habitant de l'Audeà franceinfo
Un internaute de l'Aisne réclame aussi que soit entendue "la France profonde qui ne veut pas se composer de citoyens de seconde zone juste bons à payer des impôts, mais sans service public".
De nombreux internautes demandent également un rétablissement de l'ISF, pour l'instant écarté par Emmanuel Macron. Parmi les autres pistes citées : une meilleure lutte contre l'évasion fiscale, tout comme une imposition plus importante de certaines grandes entreprises étrangères présentes en France. "Il faudrait réussir à taxer les Gafa [les géants du numérique] et les grosses sociétés qui ne paient pas ou peu d'impôts en France", avance un internaute parisien.
Une revalorisation des pensions
Autre sujet qui ressort des témoignages qui nous sont adressés : celui des retraites. Plusieurs internautes appellent de leurs vœux une "suppression de la CSG pour les retraités". "Il n'est pas normal que ceux-ci soient taxés. Ils ont mérité de vivre en paix de leur retraite", indique ainsi un internaute de Haute-Garonne. "Il faut indexer les retraites sur l'inflation", insiste Michel, du Pas-de-Calais. "Si un sujet devait être retenu, ce serait l'indexation des retraites sur le niveau de vie", ajoute Michèle, de Savoie.
"Prendre la mesure" de l'écologie
Les thèmes liés à l'écologie – troisième thème choisi par Emmanuel Macron – sont aussi très présents dans les différents témoignages. "Il faut enfin prendre la mesure de l'écologie dans notre société", estime un internaute de Gironde. "Pour ma part, l'écologie mise à l'écart depuis toujours aurait besoin d’un sacré coup de pouce en France", abonde Christiane, qui habite également en Gironde.
"Il est nécessaire d'agir rapidement et concrètement, de sortir d'une écologie punitive et tendre vers une écologie positive et valorisée", estime Yannick, habitant du Tarn-et-Garonne.
Cette transition écologique doit contraindre les entreprises à évoluer rapidement. Elles se doivent de montrer l'exemple. Il faut donner du sens à cette transition, elle ne doit plus être perçue comme moralisante.
Yannick, habitant du Tarn-et-Garonneà franceinfo
Adeline, habitante du Gard, se positionne par exemple pour une "interdiction des pesticides". "Il faudrait favoriser les circuits courts, les produits français et créer une taxe à l'emballage des produits de grande consommation pour mettre fin au suremballage", propose de son côté Isabelle, habitante des Hauts-de-Seine.
La crainte de ne pas être entendu
Reste à voir ce qu'adviendront les conclusions de ces échanges. Certains souhaitent que les doléances des citoyens soient réellement prises en compte. "Si une majorité des Français participe à ces discussions, j'espère une meilleure prise en compte des problèmes soulevés par le peuple, ou du moins que ça permette de chercher des solutions équitables", confie Maël, habitant en Mayenne.
Mais dans la majorité des témoignages, vous pensez que vous ne serez pas ou peu entendus. "J'ai énormément de doutes sur la sincérité du gouvernement", glisse Didier, un internaute du Nord. "J'en attends des mesurettes mais Emmanuel Macron restera le président des ultra-riches", affirme Philippe, qui réside dans le Morbihan.
Comme tout le monde, je suis particulièrement sceptique.
Christophe, habitant des Bouches-du-Rhôneà franceinfo
"Honnêtement, j'ai de gros doutes sur le fait que cela changera réellement quelque chose. Mais ne pas participer, c'est assurément la garantie que rien ne changera, alors s'il y a juste une petite chance que les choses changent, je voudrais y avoir contribué", conclut Julie, qui réside dans le Bas-Rhin.
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