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"Tristesse", "gratitude", "respect"... Les réactions politiques à la mort de Jacques Chirac

De nombreux politiques de tous bords, ont réagi à la mort de l'ancien président Jacques Chirac.

Article rédigé par franceinfo
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Jacques Chirac en 2004, lors d'une cérémonie aux Invalides, à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

L'ancien président de la République Jacques Chirac est mort jeudi 26 septembre à l'âge de 86 ans, indique sa famille. Une annonce qui fait réagir l'ensemble de la classe politique, les figures actuelles comme ceux qui ont travaillé à ses côtés.

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"Malgré toutes les divergences que l’on pouvait avoir avec Jacques Chirac, il aura été le Président capable de s’opposer à la folie de la guerre en Irak", indique Marine Le Pen sur Twitter. Elle salue "l'un des derniers actes de souveraineté d'un chef d'Etat français". Son père Jean-Marie Le Pen est beaucoup plus lapidaire, et se contente d'une phrase, sur franceinfo : "Mort, même l'ennemi a droit au respect" pour celui qui fut son adversaire politique. 

"C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui", a affirmé de son côté Nicolas Sarkozy, en faisant part de sa "profonde tristesse". L'ancien président de la République salue celui qui l'a précédé à l'Elysée et "la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac" qui "ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle".

Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique.

Nicolas Sarkozy

"Il n'a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen", ajoute Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

"J'ai appris avec beaucoup d'émotion la nouvelle de la disparition de l'ancien président de la République Jacques Chirac", indique sobrement un autre ex-président, Valéry Giscard d'Estaing, dans un court message. "J'adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances."

L'ex-président socialiste François Hollande rend hommage à "un combattant" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français". Il salue celui qui avait "avant beaucoup d'autres compris l'enjeu du réchauffement climatique".

"C'est une immense tristesse qui m'étreint", réagit son ancien Premier ministre Alain Juppé dans un message adressé à l'AFP. "Pendant plus de 40 ans, j'ai vécu avec Jacques Chirac une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d'amitié réciproques qui n'était pas seulement politique mais d'abord personnelle."

Dans son camp politique, certains étaient aussi des proches. "Je le pleure comme un fils", affirme le président de l'Association des maires de France, François Baroin, qui se souvient de Jacques Chirac lui annoncer en 1987 le décès de son père, ami de jeunesse de l'ancien président. L'ancien président de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré salue un "ami, homme de cœur, de culture et d'humour" et un "grand combattant politique". "Je pleure tout simplement. Jacques Chirac, c'était ma vie pendant 40 ans", réagit Jacques Toubon, qui a été son garde des Sceaux.

"Un lion de la politique"

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, se dit pour sa part "très peiné". "Pendant trois ans à Matignon j'avais construit avec lui une relation de confiance et d'affection. Il m'a beaucoup donné, son attachement à la cohésion sociale, son goût de la Chine... Ma gratitude est immense", tweete l'ancien ministre.

"C'est un lion de la politique française qui disparaît. Il aimait charnellement la France et les Français mais se sentait aussi voyageur du monde", estime François Fillon, ancien Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle. Il retient "son opposition farouche et visionnaire à l'intervention américaine en Irak". "A cet instant, Jacques Chirac entrait dans l’Histoire."

L'ancien ministre de l'Economie de Jacques Chirac, Alain Madelin, estime jeudi sur franceinfo que "l'ensemble de la France est triste""La France populaire avait beaucoup de sympathie pour Jacques Chirac. Sa proximité vis-à-vis de cette France populaire n’était pas calculée, c’était quelque chose de naturel. Cette proximité, c’est sans doute ce que l’on retiendra", affirme-t-il

"Partie de l'histoire de France"

Christian Jacob, ancien ministre entre 2002 et 2007, témoigne d'une "immense" affection pour l'homme. "La France et les Français ont perdu leur président. La famille gaulliste perd un de ses plus grands inspirateurs. Ma peine immense est à la hauteur du respect, de l'admiration et de l'affection que je lui portais", note-t-il sur Twitter.

Le président du MoDem et maire de Pau François Bayrou souhaite rappeler "l'attachement à l'unité des Français et aux valeurs républicaines" de l'ancien président de la République, indiquant qu'il lui en était "reconnaissant""Je pense qu’il faut un hommage national", ajoute-t-il sur franceinfo.

"Jacques Chirac fait désormais partie de l'Histoire de France", estime Jacques Ferrand, le président de l'Assemblée nationale. Un pays "à son image: fougueuse, complexe, parfois traversée de contradictions, toujours animée d'une inlassable passion républicaine." 

Le respect de la gauche

De l'autre côté du spectre politique, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) salue l'amour de la France de l'ancien président : "L'Histoire de France tourne une page. Recevons la tristesse car elle a ses raisons. Il aimait la France mieux que d'autres depuis. Et pour cette part-là, nous lui sommes reconnaissants".

J’ai eu le privilège de gouverner la France sous sa présidence.

Lionel Jospin

"Quand vous êtes cinq ans une des deux têtes de l’exécutif, vous avez forcément le souvenir de moment de cordialité que l’exercice du pouvoir peut aussi réserver", réagit Lionel Jospin, qui a été son Premier ministre lors de la deuxième cohabitation, de 1997 à 2002.

Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a rendu hommage à un homme qui n'a "cessé d'être épris de la République et de la servir". 

Ségolène Royal se souvient de sa "courtoisie". "Je voudrais rendre hommage à son incomparable courtoisie et confiance malgré la cohabitation. Mes condoléances les plus attristées à sa famille", déclare Ségolène Royal jeudi sur Twitter après la mort de Jacques Chirac, dont elle a été ministre déléguée de 1997 à 2002 dans le gouvernement Jospin.

Robert Hue, ancien premier secrétaire du Parti communiste, exprime son émotion. "Ma tristesse est intense et sincère", réagit-il sur franceinfo. Il aimait "la France dans son tréfonds et la France perd l'un des siens." "Nous étions à mille lieues politiques l'un de l'autre mais dans une vraie proximité humaine."

"Paris est en deuil", a déclaré la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, en mémoire de celui qui a occupé son siège pendant 18 ans, de 1977 à 1995.

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