Remaniement : quelques milliers de féministes ont manifesté contre les nominations de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti
Des rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes de France à l'appel d'organisations féministes, dont le collectif #NousToutes.
Ce qu'il faut savoir
Quelques jours après le remaniement, des rassemblements féministes se sont tenus dans plusieurs villes de France vendredi 10 juillet. Les manifestantes et manifestants ont protesté contre les nominations au ministère de l'Intérieur de Gérald Darmanin, accusé de viol, et d'Eric Dupond-Moretti au ministère de la Justice, très critique envers le mouvement #MeToo.
Dans l'après midi, environ 400 personnes se sont rassemblées à Toulouse. D'autres rassemblements ont eu lieu à Lille, Marseille, Grenoble, Dijon, Clermont-Ferrand, Rennes, Angers, Ajaccio, Nantes ou encore Caen. A Paris, la manifestation devant l'Hôtel de Ville a réuni environ 1 500 personnes en début de soirée.
Une mobilisation lancée en moins de 48 heures. Le mouvement de protestation a été lancé en moins de 48 heures sur Facebook. Ses organisatrices, s'agissant de la désignation de Gérald Darmanin, estiment qu'"un tel mépris est une insulte à toutes les victimes de violences et à toutes les personnes qui luttent au quotidien !" Quant à celle d'Eric Dupond-Moretti : "En le nommant, le gouvernement déclare la guerre au mouvement féministe et à nos revendications !" Le collectif féministe NousToutes a également appelé à manifester. "Nous féministes et militantes de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, avons pris une claque à l’annonce de la nomination de Gérald Darmanin et d’Éric Dupond-Moretti. Mais nous sommes loin d’être K.O", écrit NousToutes dans un communiqué.
Une passation de pouvoir troublée. Une mobilisation féministe a déjà eu lieu mardi 7 juillet, devant le ministère de l’Intérieur, au moment de la passation de pouvoirs de Gérald Darmanin en matinée. La manifestation a été houleuse et s'est achevée par l'intervention des forces de l’ordre. Visé par une accusation de viol, de harcèlement sexuel et d’abus de confiance, Gérald Darmanin a bénéficié d’un non-lieu en 2018, mais il est réexaminé.
Une "claque", estime Laurence Rossignol. Les nominations de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur et d'Éric Dupond-Moretti à celui de la Justice sont "une formidable claque qu'Emmanuel Macron lance au visage de toutes celles et ceux qui se sont mobilisés contre les violences sexuelles et sexistes", a pour sa part réagi mardi 7 juillet sur franceinfo Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l'Oise, ancienne ministre déléguée à la famille, l'enfance et aux droits des femmes et présidente de l'Assemblée des Femmes.