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Jean-Marc Ayrault veut rompre avec la communication politique issue des années Sarkozy

Une semaine après la formation du gouvernement Ayrault, le Premier ministre a sommé ses ministres de faire preuve de retenue en matière de communication gouvernementale. Ces derniers ont déjà multiplié déplacements et annonces.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Marc Ayrault (AFP)

Une semaine après la formation du gouvernement Ayrault, le Premier ministre a sommé ses ministres de faire preuve de retenue en matière de communication gouvernementale. Ces derniers ont déjà multiplié déplacements et annonces.

Sobriété. Après une semaine au pouvoir, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a prié ses ministres de faire preuve de retenue, alors que certains d'entre eux étaient déjà très actifs sur le terrain, d'après une information du Monde confirmée par 20 minutes par la suite.

"La méthode, c'est la concertation", a ainsi déclaré M. Ayrault mardi, dans l'espoir de coordonner l'action de ses ministres et éviter les premiers couacs.

Premier parmi les ministres mis en cause, Vincent Peillon. Le ministre de l'Education nationale a annoncé un retour à la semaine de cinq jours, sans que rien n'ait été arbitré au préalable.

"Il ne s'agit bien sûr pas d'interdire aux ministres de parler et d'évoquer des pistes de réflexion, explique-t-on à Matignon. Mais il s'agit de parler quand on a quelque chose à dire et non pas de se lancer dans une quête frénétique des médias."

"Le point de vue de [Jean-Marc] Ayrault, c'est qu'on parle quand on a quelque chose à dire, a aussi confié un conseiller de Matignon au Monde. On n'a pas à organiser un spectacle vide de sens."

Cible des critiques de l'UMP

Pas facile pourtant d'éviter les annonces faites à l'emporte-pièce. Manuel Valls et Christiane Taubira ont déjà multiplié les déplacements médiatiques, faisant courir le risque d'une communication gouvernementale chaotique et surmédiatisée.

Face aux inondations qui ont frappé le pays mardi, le ministre de l'Intérieur s'est rendu rapidement en Meurthe-et-Moselle pour annoncer l'état de catastrophe naturelle, en réponse à la demande du maire de Nancy, André Rossinot.

La garde des Sceaux, elle, a assisté vendredi dernier pour sa première sortie à un match de basket entre prisonniers et surveillants à Paris, durant lequel un détenu est parvenu à s'échapper. Une évasion qui a suscité les moqueries de l'UMP.

Les ténors du parti concentrent d'ailleurs les attaques sur Christiane Taubira. Mardi encore, Christian Jacob a critiqué la volonté de la garde des Sceaux de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs.

Usage modéré de Twitter

Pas facile donc de surveiller tout le monde. Lors du Premier conseil des ministres la semaine dernière, François Hollande a donc demandé à ses ministres de faire attention à l'usage qu'ils font de Twitter, selon Le Lab d'Europe 1. Les membres du gouvernement vont donc devoir réfréner leurs commentaires.

"Je vous demande d'être très attentifs à votre activité numérique", a-t-il recommandé.

"Mauvaise nouvelle, les tweets ne sont pas recommandés pendant le Conseil des Ministres !", a plaisanté Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à la dépendance, l'une des plus actives sur le réseau social.

Mais pour l'instant, les ministres socialistes sont loin de la communication effrénée de Nadine Morano sur Twitter.

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