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Jean-Marie Le Pen, tête de liste FN en région PACA, vise la barre des 10% dans une dizaine de régions

Au-delà du symbole d'un score à deux chiffres, ce seuil est crucial. En effet, aux régionales, seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés au premier tour peuvent se maintenir au second.Or, jusqu'à présent le FN est crédité de 8 à 9% d'intentions de vote dans les sondages avec de fortes disparités selon les régions.
Article rédigé par France2.fr
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Jean-Marie Le Pen en campagne lors des régionales de 2010 (AFP)

Au-delà du symbole d'un score à deux chiffres, ce seuil est crucial. En effet, aux régionales, seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés au premier tour peuvent se maintenir au second.

Or, jusqu'à présent le FN est crédité de 8 à 9% d'intentions de vote dans les sondages avec de fortes disparités selon les régions.

Autre seuil fatidique, celui des 5%. Outre qu'il autorise la fusion avec les listes qualifiées pour le second tour, il permet d'obtenir une partie du remboursement des frais de campagne.

Or au-delà de l'érosion du nombre de militants, le Front National est confronté à un problème de financement d'autant qu'il traîne comme un boulet le siège historique de Saint-Cloud qu'il n'est toujours pas parvenu à vendre.

Les tendances
Selon des sondeurs, des experts, et le FN lui-même, des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Alsace ou la Picardie devraient franchir les 10%.

Il y a "forcément des régions où ils vont se maintenir et où ils pourront faire un très bon score", pronostique Emmanuel Rivière (Sofres). Mais comparé aux 15% obtenus lors des régionales de 2004, "on est quasiment à une division par deux du score", dit-il. Pour Frédéric Dabi (Ifop), "il y a une petite dizaine de régions où il est capable de se maintenir".

Le "constat de la politique actuelle nous est favorable", affirme Michel Guiniot, secrétaire aux élus et tête de liste FN en Picardie, sûr de ramener au parti les "déçus du sarkozysme". Il évoque "un signe qui sert de thermomètre : les adhésions spontanées de gens sans qu'ils soient démarchés".

Si la politologue Nonna Mayer (Sciences Po) juge que le "parti est moribond", le chercheur Jean-Yves Camus (IRIS) se montre lui plus prudent. "Si le FN réussit un score national aux alentours des 10%, il sera tout, sauf enterré. A 10%, il reste une force politique, supérieure au Front de Gauche, au NPA". Mais il "ne peut pas faire d'alliance. C'est une formation dotée d'une capacité de nuisance, plus qu'une formation ayant une voix aux affaires. C'est ce qui a toujours fait la faiblesse du Front", dit-il.

Dispersion des troupes et succession
Coté militant, "La seule donnée fiable est celle de 42.000 personnes à jour de cotisation fin 1998", au moment de la scission avec Bruno Mégret, qui a donné le MNR explique M. Camus. "A la louche aujourd'hui, si c'est la moitié, c'est déjà pas mal" évalue-t-il.

Autre départ à gérer, celui des cadres. En Haute-Normandie, ce sont des responsables d'Ile-de-France qui dirigent les listes, comme dans le Bas-Rhin. En Basse-Normandie, les anciens élus ont rejoint le Parti de la France de Carl Lang, ex-FN. Dans le Nord-Pas-de-Calais, où milite Marine Le Pen, Marine, la quasi-totalité des dirigeants ont changé.

Et s'il ne fait plus guère de doute que la Benjamine Le Pen succèdera à son père à la tête du parti, la question de fond est de savoir dans quel état elle prendra le parti et quelle résonnace aura encore le parti dans une société française qui change remarquent les chercheurs, étant "plus ouverte", moins sensible aux thèmes traditionnels du Front, peine de mort, trop d'immigrés, etc.

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