Mort de Jean-Marie Le Pen : "La provocation faisait partie du personnage, mais il avait le courage de dire les choses", loue le RN Louis Aliot

Louis Aliot salue la clairvoyance de Jean-Marie Le Pen, malgré "ses inutiles provocations". "On n'a pas voulu l'écouter et aujourd'hui, on paye cash la facture", lance le maire RN de Perpignan.
Article rédigé par franceinfo
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Le fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen (G) et son vice-président Louis Aliot, le 1er mai 2014. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

"La provocation, malheureusement, faisait partie du personnage", mais "malgré le passif du personnage, il faut reconnaître cette clairvoyance et cet engagement, le courage d’avoir dit les choses", estime mercredi 8 janvier sur "ici Roussillon" le maire RN de Perpignan Louis Aliot, au lendemain de la mort de Jean-Marie Le Pen

Les obsèques se tiendront à la Trinité-sur-Mer (Morbihan) samedi prochain "dans l'intimité familiale", a précisé Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen. Jean-Marie Le Pen y sera inhumé dans le caveau familial. 

"Un livre d'histoire qui se ferme"

Le fondateur du Front national s'est éteint mardi à l'âge de 96 ans. C'est lui qui avait incité Louis Aliot à se présenter à la mairie de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Le maire et vice-président du RN était dans l'avion de retour de Mayotte aux côtés de Marine Le Pen lorsqu'il a appris la disparition de Jean-Marie Le Pen. Il reste "fidèle à sa mémoire", même s'il était "souvent en bataille contre ses inutiles provocations".

Selon Louis Aliot, "c'est un livre d'histoire qui se ferme", avec la disparition de "cette génération qui a connu toutes les guerres, la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'Indochine et l'Algérie, et qui font partie du patrimoine historique et politique de la fin de la IIIe, de la IVe et de la Ve République. On peut dire qu'on a changé d'ère. On a changé d'époque".

"C'est le dernier grand qui s'éteint et la politique aujourd'hui n'a plus la même saveur qu'elle avait auparavant."

Louis Aliot, le maire RN de Perpignan

sur "Ici Roussillon"

Louis Aliot rend hommage au "Front national et Jean-Marie Le Pen" qui étaient pour lui "des lanceurs d'alerte, des veilleurs, ceux qui montraient ce qui allait se passer. Aujourd’hui, je vois tous ces gens qui ont la bave aux lèvres et pourtant le résultat de la politique, c'est le leur, c'est-à-dire droite et gauche pendant cinq ans, qui ont réussi et contribué à ruiner la France, son économie, sa ruralité, son agriculture [..] Malgré le passif du personnage, il faut reconnaître cette clairvoyance et cet engagement, le courage d’avoir dit les choses. On n'a pas voulu l'écouter et aujourd'hui, on paye cash la facture", estime Louis Aliot.

"Un homme qui se voulait libre"

Il salue plus que tout "l'engagement du personnage qui a démissionné de son mandat de député pour aller se battre en Algérie, mais aussi les idées politiques". À côté de ça, "il avait des propos totalement scandaleux qui effectivement nuisaient au combat que tous les militants menaient. Ça fait partie du personnage". Mais il affirme que le droit d'inventaire, "on l'a fait déjà du vivant de Jean-Marie Le Pen, avec Marine Le Pen, la création du Rassemblement national, c'est ça".

Jean-Marie Le Pen était "un homme qui se voulait libre, conclut Louis Aliot, et je crois qu'il ne mesurait pas quelquefois jusqu'où la liberté pouvait nuire à la défense des véritables idées qu'il fallait défendre. C'est ce que moi, en tout cas, je me suis attaché à faire avec Marine pour sortir le Front national de la caricature et pour en faire aujourd'hui un parti de gouvernement".

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