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L'affaire Karachi empoisonne le climat à droite

A sept mois de la présidentielle, l'affaire Karachi, avec la mise en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy, fait courir à la droite un risque de "discrédit moral", selon plusieurs politologues
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Edouard Balladur et son directeur de cabinet Nicolas Bazire, en mars 1995. (ASCAL GUYOT / AFP)

A sept mois de la présidentielle, l'affaire Karachi, avec la mise en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy, fait courir à la droite un risque de "discrédit moral", selon plusieurs politologues

Alors que "le président était en pleine phase de tentative de reconquête de l'opinion, avec une belle séquence libyenne notamment", ce rebondissement judiciaire "le ramène brusquement à des affaires intérieures de politique politicienne", avec le risque de subir "un discrédit moral", analyse François Miquet-Marty (Viavoice).

Les derniers rebondissements de l'enquête sont pour lui "lourdement pénalisants" et constituent "un vrai handicap pour la droite et pour Nicolas Sarkozy dans les mois à venir".

Nicolas Sarkozy "ne peut pas se dédouaner de cette affaire", annalyse-t-il même si l'Elysée a assuré jeudi que le chef de l'Etat n'avait "jamais exercé la moindre responsabilité dans la financement" de la campagne Balladur.

Pour le politologue Gaël Sliman (BVA), "ce dont on entend parler aujourd'hui fait penser qu'il n'y a pas la rupture promise par Nicolas Sarkozy en 2007, notamment en termes de République irréprochable".

Moins tranché, Frédéric Dabi (Ifop) juge pour sa part que "l'impact est encore faible sur l'opinion, davantage préoccupée par la situation économique et sociale en cette pré-campagne". Il reconnaît toutefois que cela "contribue à créer une mauvaise petite musique pour l'exécutif et à tendre les choses au sein de la majorité". "D'autant que là, ce n'est pas une traditionnelle affaire d'argent. Il y a eu attentat et mort d'hommes, ça peut changer le ressenti des Français", dit-il.

Jeudi, l'heure était à la contre-attaque. A la suite de l'Elysée qui a dénoncé "calomnie et manipulation politicienne", François Fillon s'est élevé contre les "attaques insidieuses et calomnieuses" à l'encontre de M. Sarkozy. "Quand on est une personnalité de droite, même si votre nom n'apparaît nulle part dans le dossier en cours, la non-mise en cause est déjà considérée comme une présomption de culpabilité", a dénoncé pour sa part l'UMP à propos des demandes d'explication formulées par l'opposition au président.

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