L'ancien Premier ministre socialiste s'est défendu jeudi de toute complaisance envers les ex-dirigeants de la Tunisie
Il a repoussé les allusions de François Fillon qui, se défendant des critiques du PS sur la "complaisance" du gouvernement, a ironisé sur "le très beau discours" prononcé par Lionel Jospin lorsqu'il avait reçu le président tunisien à Matignon en 1997.
"Je déteste la malhonnêteté intellectuelle", a déclaré l'ex dirigeant socialiste sur RTL.
"M. Fillon a essayé de faire un amalgame entre une allocution protocolaire que j'ai faite en recevant, comme Jacques Chirac, le président Ben Ali en octobre 1997 hors de tout trouble en Tunisie, même si le régime était déjà un régime autoritaire, et une déclaration insensée de la ministre des Affaires étrangères, Mme Alliot-Marie, proposant une coopération policière à un pouvoir qui était en train de réprimer son peuple lui-même en mouvement", a-t-il ajouté. En recevant Zine Ben Ali, Lionel Jospin estime avoir fait "le minimum syndical".
"Dans un tête-à-tête avec ce président, je décline la proposition qu'il me fait de faire une visite officielle en Tunisie. Pendant cinq ans, je n'irai jamais en Tunisie", a-t-il raconté.
"Je n'ai jamais fait preuve, dès l'époque de M. (Habib) Bourguiba, et je pourrais en citer beaucoup d'exemples, de complaisance à l'égard des dirigeants tunisiens. J'ai toujours
aimé ce peuple et distingué ses dirigeants quand c'était nécessaire", a insisté M. Jospin.
"Il y a des moments, quand les peuples font irruption, où nos choix doivent être clairs, et c'est là que le gouvernement a pêché", a-t-il estimé.
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