L'au revoir de Marie-George Buffet à un parti en déclin
Le 35e congrès du PCF s'ouvre à partir d'aujourd'hui à La Défense (92). Il s'achèvera dimanche avec la succession de Marie-George Buffet. A 61 ans, la secrétaire nationale du parti devrait confier les rênes de son parti à Pierre Laurent, actuel coordinateur national et ex-directeur de la rédaction de L'Humanité. Elle restera toutefois membre de la direction du PC.
_ "Ce sera un congrès extrêmement combatif" a déclaré mercredi Pierre Laurent, choisissant d'ignorer "la mort annoncée du Parti Communiste".
Départ de certains cadres du parti
La semaine dernière, 200 élus et militants, dont le député de Seine-Saint-Denis Patrick Braouezec, Jacqueline Fraysse ainsi que les figures Lucien Sève et Roger Martelli, ont décidé de quitter le PCF. Raison invoquée : le repli sur soi et la marginalisation du parti. Selon les démissionnaires, il faudrait "une nouvelle dynamique populaire ouverte à toutes les forces et à tous les citoyens". Ils comptent investir "d'autres espaces".
La création du Front de gauche fin 2008, avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et la Gauche unitaire (dissidents du NPA) de Christian Picquet, n'aura pas suffi à convaincre les "communistes unitaires" de rester. Au contraire, certains militants déplorent que la stratégie conduise à "l'effacement du PCF" , avec en toile de fond l'éventuelle candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2012.
_ La crainte est nourrie par le récent résultat des régionales de mars 2010. Un score décevant pour le PC qui a perdu la moitié de ses élus (95 contre 185 en 2004).
Le congrès "ne part pas bien"
La chute du PCF n'est pas nouvelle. Les 3,4% de suffrages de la présidentielle de 2002 ont mis du plomb dans l'aile au parti déjà en déclin.
_ Trois ans plus tard, la campagne de Marie-George Buffet pour le non au traité constitutionnel européen se traduit par le score le plus faible de l'histoire du parti : 1,93%.
Ainsi, pour bon nombre de communistes, ce 35e congrès "ne part pas bien". Pour la direction, il s'agit de reconquérir les anciens adhérents. Selon Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, ces trois jours seront surtout l'occasion de se rassembler autour des "batailles à venir face à Nicolas Sarkozy" .
Julie Rasplus, avec agences
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