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L'entrée de Claude Bartolone à l'Hôtel de Lassay ou la consécration d'un "fils de prolétaire"

Visiblement heureux, Claude Bartolone a prononcé mardi son premier discours de président de l'Assemblée nationale. Qui est cet enfant de Tunis, "fils de prolétaire", selon ses mots, qui préside depuis 2008 le conseil général de Seine-Saint-Denis ?
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Claude Bartolone (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Visiblement heureux, Claude Bartolone a prononcé mardi son premier discours de président de l'Assemblée nationale. Qui est cet enfant de Tunis, "fils de prolétaire", selon ses mots, qui préside depuis 2008 le conseil général de Seine-Saint-Denis ?

Dans son premier discours comme président de l'Assemblée nationale mardi 26 juin, Claude Bartolone a rappelé qu'il était né à Tunis et "fils de prolétaire"

Parlementaire aguerri, siégeant depuis plus de 30 ans à l'Assemblée nationale, il est aussi un négociateur ayant toujours évolué habilement dans l'appareil du PS et dont les relations avec François Hollande sont au beau fixe après avoir un moment fluctué.

A 60 ans, M. Bartolone , député de Seine-Saint-Denis sans interruption depuis 1981, président du conseil général depuis 2008, a été désigné par les
socialistes pour briguer le "perchoir". En accédant à ce poste prestigieux occupé par le quatrième personnage de l'Etat, il prend une belle revanche, lui qui n'était pas entré dans le gouvernement Ayrault.

Un enfant de Tunis

Né le 29 juillet 1951 à Tunis, l'ancien ministre de la Ville (1998 à 2002) est "un pro" de la politique. Il fut pendant 25 ans le principal lieutenant de Laurent Fabius, dont il s'est éloigné fin 2008, et l'un des grands artisans de l'accession de Martine Aubry à la tête du PS.

Avec François Hollande, ses relations ont été la plupart du temps amicales et chaleureuses. Dans les années 1990, les deux hommes passent souvent leurs vacances d'été ensemble, avec leurs familles respectives, sur la Côte d'Azur.

Fabiusien dans les années 2000

Mais en 2005, alors fabiusien, il est partisan du "non" au Traité constitutionnel européen rejeté par référendum, contre M. Hollande qui prônait le "oui". Leurs relations se délitent durablement.

Licencié ès sciences (mathématiques-physique), ancien cadre dans l'industrie pharmaceutique, Claude Bartolone adhère au PS en 1974, l'année où
François Mitterrand échoue de justesse face à Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle. A 23 ans, il est secrétaire de la section socialiste du Pré Saint-Gervais, dans ce qu'on appelle aujourd'hui "le 9-3".

Trois ans plus tard, il est maire adjoint de cette commune (il en sera maire entre 1995 et 1998) puis élu député de Pantin en 1981, et constamment
réélu par la suite. Depuis 1988, il est membre du Bureau national du PS, la direction politique du parti. Il occupera par la suite plusieurs fonctions au secrétariat national, l'exécutif du PS.

Soutien d'Aubry ensuite

Avec l'entrée de Lionel Jospin à l'Hôtel Matignon en juin 1997, Claude Bartolone devient président de la commission des Affaires culturelles et sociales de l'Assemblée nationale avant de faire pour la première fois son entrée au gouvernement, comme ministre délégué à la Ville auprès de Martine Aubry, ministre des Affaires sociales.

Entre ces deux-là, qui aiment bien rigoler, le courant passe très bien. Simple et direct, chaleureux, souriant et volontiers gouailleur, jugé bon camarade, ce méditerranéen d'origine est apprécié par beaucoup au PS. Ses confidences, émaillées de blagues, font le bonheur des journalistes.

Marié et père de deux enfants, cet homme mince et de taille moyenne, est toujours tiré à quatre épingles.

Président du 9-3 depuis 2008

Avec la "bénédiction" de François Hollande, Claude Bartolone devient en mars 2008 président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, un département
phare. Ses prédécesseurs ayant contracté des emprunts "toxiques", il prend la tête de la rébellion des élus, et préside la commission d'enquête parlementaire ad hoc.

Il est au côté de Martine Aubry lors du du congrès de Reims (novembre 2008), puis la soutient dans un premier temps durant la primaire socialiste pour 2012.

Dès le lendemain de sa victoire à la primaire le 16 octobre 2011, François Hollande appelle M. Bartolone pour lui confier les relations extérieures dans son équipe de campagne, raconte "Barto".

Prêt à ériger une statue à Nafissatou Diallo ...

Le candidat vient très fréquemment dans le 9-3, département qu'il a le plus visité dans sa campagne.

Récemment, M. Bartolone se plaisait à raconter qu'il avait commencé à l'Assemblée une souscription pour ériger une statue à la gloire de Nafissatou Diallo, femme de ménage qui a fait tomber Dominique Strauss-Kahn.

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