L'université du PS s'est ouverte mercredi à La Rochelle en présence de tous les leaders du parti à l'exception de DSK
"Unis nous sommes, unis nous demeurerons, nous resterons unis quoi qu'il arrive, face aux obstacles", a lancé Ségolène Royal inaugurant l'université d'été en tant que présidente de Poitou-Charentes.
Le climat est favorable au PS: "55% des Français souhaitent que la gauche gagne la prochaine présidentielle" selon un sondage Viavoice/Libération .
Mais d'autre part 57% des personnes sondées jugent qu'au pouvoir, "elle ne ferait pas mieux que la droite". S'ils veulent l'emporter en 2012, les tenors du PS doivent parvenir à crédibiliser une alternative.
Et il faudra plus qu'un slogan. Si celui retenu pour cette université "La vie qu'on veut" est incontestablement séduisant, reste encore à convaincre. Car les études le montrent, au-delà de la crise de confiance générale à l'égard de la politique, les Français ne voient pas le PS, pour le moment, en mesure de relever les grands défis.
Conscients des obstacles, les ténors du parti semblent aborder ce rendez-vous de rentrée avec lucidité. "Nous sommes dans l'année du projet qui doit nous permettre de hiérarchiser nos propositions et de débattre avec les Français" souligne ainsi Emmanuel Maurel, Secrétaire National en charge des Universités d'été.
Mais pour gagner, outre un programme consistant, il faudra également un casting convaincant. Et sur ce dernier point, les socialistes (comme d'autres grands partis) ont montré plus d'une fois leur tendance suicidaire à la division. Les scories du fraticide Congrès de Reims encombrent d'ailleurs encore l'horizon 2012.
Les participants et le spectre des primaires
Devant quelque 4.000 militants et sympathisants attendus, et excepté Dominique Strauss-Kahn, tenu par son devoir de réserve au Fonds Monétaire Internationale (FMI), tous les ténors du PS seront présents ce week-end, à commencer par la présidente de la région Poitou Charentes Ségolène Royale, qui ouvre ces universités à 14h15, au côté d'Emmanuel Maurel et en présence de Martine Aubry.
Autres leaders attendus, Laurent Fabius, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Bertrand Delanoë, François Hollande, Vincent Peillon qui devraient afficher une symbolique unité. Car la pause estivale n'a guère changé la donne. Les primaires annoncées sont toujours bien ancrées dans les esprits des candidats déclarés, pressentis, putatifs, secrets ou hésitants.
D'autant que les derniers sondages ne devraient en rien calmer les ardeurs. Selon un sondage TNS-Sofres Logica pour Le Nouvel Observateur publié jeudi, Nicolas Sarkozy serait largement battu au second tour de la présidentielle par Dominique Strauss-Kahn (59% contre 41%) mais également par Martine Aubry (53-47). En revanche le chef de l'Etat arriverait en tête au premier tour, quel que soit son adversaire socialiste avec une avance d'au moins six points à l'exception de DSK que M. Sarkozy ne devancerait que d'un point.
Pour le PS, pas question pour autant d'afficher des tensions dans la cité rochelaise (mais y parviendra-il ?), ni de se laisser embarquer sur le dossier sécuritaire. Il s'agit en revanche de "mettre le paquet sur le social" indique en revanche le secrétaire national aux relations extérieures Claude Bartolone, en s'appuyant entre autres sur la présence des dirigeants syndicaux, à quelques jours de la mobilisation contre la réforme des retraites fixée au 7 septembre.
Prise de parole attendue de Martine Aubry
Silencieuse quasiment tout l'été, à l'exception d'un bref communiqué peu après le discours de Grenoble du chef de l'Etat, la secrétaire du Parti socialiste devrait rompre le silence dimanche, en séance de clôture, dans un discours d'une heure "grave et sérieux" parce que "l'heure est grave".
"Si elle est restée en retrait, c'est parce qu'elle a fait le choix de ne pas parler, de ne pas tomber dans la polémique avec Nicolas Sarkozy" assure son entourage. Elle ne se laissera pas dicter le calendrier. Elle fait le choix de privilégier la rentrée sociale, avec les retraites et parlera évidemment de sécurité, avec des propositions".
Le programme du week-end
Si "en 2009, l'université d'été était celle de la reconstruction, il s'agit cette année de populariser notre projet tout en restant mobilisés contre le gouvernement" assure le PS.
Au menu de l'édition 2010, année de "la reconquête", le PS a programmé six séances plénières à l'espace Encan près du vieux Port et quelques 26 ateliers organisés dans différents sites de la Rochelle et ouverts à tous les citoyens.
François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis et Henri Emmanuelli participeront à la première des séances plénières, vendredi à 15h30, intitulée "La crise, la Grèce, l'Europe et nous?". Elisabeth Guigou et Marylise Lebranchu interviendront sur les "Territoires en danger ?", Bertrand Delanoë sur le "Faire société", Claude Bartolone, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Marisol Touraine et Alain Vidalès sur "la question sociale au coeur de notre projet", Harlem Désir, Laurent Fabius, Pierre Moscovivi et Laurent Rossignol sur "Le monde dans vingt ans: coopération contre compétition".
Les militants PS et les Rochelais pourront aussi assister par ailleurs à des conférences et/ou participer aux ateliers.
Voir l e détail du programme sur le site du PS
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