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La Cour des comptes décerne ses premiers cartons rouges

C'est une première dans l'histoire de la Cour des comptes. Dans son rapport 2011, elle a décerné une série de cartons rouges aux organismes qui persistent à ignorer ses recommandations, comme le port de Marseille ou encore le centre national de la fonction publique territoriale. La Cour insiste également sur la nécessité de poursuivre les efforts de redressement budgétaire.
Article rédigé par franceinfo
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Mille pages pour ce premier rapport de la Cour des comptes sous la houlette de Didier Migaud. Le nouveau Premier président de cette institution multiséculaire a succédé à Philippe Séguin, brutalement décédé en janvier 2010. Et il a décidé d'attribuer pour la première fois des "cartons rouges".

Trois organismes ou programmes en font les frais : le port de Marseille, le système informatique de l'Etat Chorus, ainsi que le
Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).

Les sages de la rue Cambon déplorent l'"insuffisante fiabilité" du port
méditerranéen en raison de "conflits sociaux incessants". Ils relèvent
particulièrement les 12 heures de travail hebdomadaire effectif des grutiers et leur rémunération de 3.500 à 4.500 euros net, gonflée par des "gratifications illégales".

Chorus, un habitué des rapports de la Cour, avait pour ambition de
réunifier le patchwork des systèmes informatiques de gestion des
administrations. Las, ce grand oeuvre a pris des allures kafkaïennes,
entraînant, début 2010, des retards de paiement d'un montant de 6 milliards
d'euros.

Quant au fonctionnement du CNFPT, un organisme chargé de l'emploi et de la
formation des agents des collectivités territoriales, il a été marqué pendant
de longues années par la "persistance de graves anomalies de gestion",
dénoncent les magistrats financiers.

L'institution appelle également les autorités françaises à prendre d'autres mesures pour réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013, comme elles s'y sont engagées. "L'effort structurel doit être plus ambitieux et les mesures nécessaires rapidement précisées" affirme le premier président de la Cour, qui juge que le déficit a été "aggravé" par les baisses d'impôts.

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