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Schiappa, Grégoire, Beaune... Des ministres participent à l'université d'été de La France insoumise, pour "porter le fer"

Du vendredi 26 au dimanche 28 août, le parti de Jean-Luc Mélenchon fait sa rentrée politique à Valence. Trois membres du gouvernement seront présents et débattront avec des élus insoumis. 

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les ministres Marlène Schiappa et Olivia Grégoire à la sortie du premier conseil des ministres de la rentrée, le 25 août 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

Samedi 27 et dimanche 28 août, la France insoumise fait sa rentrée politique en organisant son université d'été à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence. Tout le week-end, forts du beau score de la Nupes aux élections législatives, le parti de Jean-Luc Mélenchon compte bien s'affirmer comme la première force d'opposition à Emmanuel Macron. Trois ministres du gouvernement ont pourtant accepté d'aller y débattre face à un public insoumis et assurément hostile : Clément Beaune, chargé des transports, Marlène Schiappa, chargée de l'économie solidaire, et Olivia Grégoire, déléguée aux PME. 

Depuis l'annonce de leur venue à Valence, aux côtés des Insoumis, ces membres du gouvernement essuyent des critiques de toutes parts, y compris au sein de la majorité. "Les critiques sur la politique spectacle en général émanent de ceux qui n'ont pas reçu d'invitation", lance Marlène Schiappa, bien décidée à ne pas se laisser faire. 

Porter le bilan du gouvernement

Quant à Olivia Grégoire, débattre samedi avec Adrien Quatennens l'empêche d’assister au rendez-vous de sa propre famille politique, prévu à Metz. Renaissance, le parti qui remplace La République en marche, doit réunir ses cadres et établir une charte des valeurs du nouveau groupe. La ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises a fait un choix et elle l'assume : "Je pense qu'il est important que certains d'entre nous soient aussi à porter le fer, à promouvoir, à défendre face à une force politique qui est extrêmement dure avec les actions du gouvernement. C'est une question de pratiques politiques."

"Je pense que le débat doit être plus nourri, plus approfondi et c'est le sens de mon déplacement."

Olivia Grégoire, ministre chargée des PME

à franceinfo

Si Marlène Schiappa se prépare à affronter un public hostile, c'est pour la bonne cause. "J'y vais aussi pour dire des choses aux militants insoumis, explique la secrétaire d'Etat. Quand on est militant politique, on entend parfois qu'une partie de ce qui peut être dit. Je sais que ni Jean-Luc Mélenchon, ni Alexis Corbière ne vont dire aux militants insoumis : 'Regarder le gouvernement forme des policiers, des gendarmes pour recueillir la parole des femmes victimes de violences conjugales'. Ce n'était pas le cas il y a cinq ans mais aujourd'hui, ça l'est." 

Et elle assure : "C'est un peu Blandine dans la fosse aux lions. C'est tout le panache de l'exercice."

Fracturer l'alliance des gauches

En débattant avec La France insoumise, les ministres souhaitent également ouvrir la possibilité de discuter plus tard avec ces députés de l'opposition et, peut-être, réussir à fracturer l'alliance des gauches. "Je ne raisonne pas forcément en bloc monolithique, reconnaît Olivia Grégoire. Je pense qu'il y a des hommes et des femmes au sein de la Nupes, et peut-être même certains Insoumis de façon personnelle, qui pourraient, sur certaines propositions qu'ils estiment intelligentes, s'abstenir ou ne pas voter contre. Ce n'est pas impossible."

En tout cas, l'époque où la macronie renvoyait dos à dos la France Insoumise et le Rassemblement national semble révolue. Selon les informations de franceinfo, la Première ministre Elisabeth Borne a même donné, en personne, le feu vert à ses ministres pour participer.

Des ministres vont débattre avec les insoumis : reportage de Julie Marie-Leconte

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