Un collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais interdit d'accès à l'Assemblée nationale
Ersilia Soudais dénonce "une ingérence gravissime dans un cabinet parlementaire d'opposition". La députée La France insoumise a annoncé, jeudi 25 octobre, que son collaborateur parlementaire Ritchy Thibault, auteur de plusieurs propos polémiques, avait été interdit d'accès au Palais Bourbon par l'administration de l'Assemblée nationale. "J'ai saisi le bureau de [la présidente de l'Assemblée nationale] Yaël Braun-Pivet pour contester cette décision inédite", a écrit la députée de Seine-et-Marne sur X.
"Il lui a été notifié par un gendarme de la Garde républicaine qu'il était définitivement interdit d'accès au site en tant que collaborateur parlementaire", précise de son côté la CGT-CP dans un communiqué. Ancien gilet jaune, Ritchy Thibault avait déclaré début octobre lors d'une manifestation pour la Palestine : "Le seul chemin dans les rues de Paris, c'est l'intifada." Le mot arabe, qui se traduit par "soulèvement" en français, renvoie à la révolte des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza contre Israël, déclenchée en décembre 1987 et en septembre 2000. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, avait par la suite pris ses distances avec ces propos, sans explicitement les condamner.
Ses avocats vont contester la décision
Plus récemment, Bruno Retailleau a déposé plainte pour "injure publique" contre ce collaborateur parlementaire, qui avait qualifié les policiers d'"enfants de Pétain". "La collaboration entre les enfants de Pétain de la police nationale et les torchons de Bolloré est logique. Rien d'étonnant dans le fait d'être fiché par un régime en cours de fascisation", avait-il écrit à propos d'un article d'Europe 1, propriété de Vincent Bolloré, qui affirmait qu'il était inscrit dans au moins deux fichiers de police.
Les avocats de Ritchy Thibault ont dénoncé une interdiction "ordonnée arbitrairement" par la présidente de l'Assemblée", à "la motivation obscure et, en toute hypothèse, dénuée de fondement sérieux", ce qui selon eux "constitue une atteinte grave aux droits et libertés" de leur client. "Nous allons mettre en œuvre toutes les voies de contestation possibles pour dénoncer ce dangereux précédent", ont-ils annoncé.
Dans une lettre à Ersilia Soudais en date de jeudi dont l'AFP a eu connaissance, la présidente de l'Assemblée rappelle qu'elle est "chargée de veiller à la sûreté intérieure et extérieure de l'Assemblée", et que "lorsqu'un risque de trouble à l'ordre public est avéré, un refus d'entrée peut être opposé, fût-ce à titre conservatoire". "C'est le cas en l'espèce", argumente-t-elle. Elle ajoute que cette interdiction est "proportionnée, notamment en la limitant à certains immeubles affectés à l'Assemblée nationale, en particulier à proximité de l'hémicycle".
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