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La mort de quatre soldats français en Afghanistan va-t-elle replacer la défense dans la campagne ?

Lors de ses vœux au corps diplomatique, vendredi, Nicolas Sarkozy a confirmé la mort de quatre soldats français en Afghanistan, ce qui porte à 82 le nombre de soldats tués depuis 2001. Les questions de défense vont-elles revenir dans la campagne ?
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Entraînement de l'armée afghane par l'armée française (JOEL SAGET / AFP)

Lors de ses vœux au corps diplomatique, vendredi, Nicolas Sarkozy a confirmé la mort de quatre soldats français en Afghanistan, ce qui porte à 82 le nombre de soldats tués depuis 2001. Les questions de défense vont-elles revenir dans la campagne ?

Quatre soldats français de plus ont été tués, vendredi 20 janvier au matin en Afghanistan, soit 82 depuis 2001, date de l'intervention de l'Otan, après les attentats du 11 septembre.

Nicolas Sarkozy a annoncé, devant les diplomates réunis à l'Elysée pour la présentation des voeux, qu'il y envoyait "immédiatement" sur place son ministre de la défense, Gérard Longuet. Le chef d'état major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, doit l'accompagner.

Par ailleurs, le chef de l'Etat a décidé de suspendre toutes les opérations de formation et d'aide au combat de l'armée française.

Il a surtout indiqué que la question d'un "retour anticipé" des soldats français déployés en Afghanistan est posée. L'actualité conduit ainsi à s'interroger sur les questions de défense, largement absentes de la campagne électorale.

Les talibans regagnent-ils du terrain ?

Premier débat qui n'a pas eu lieu, celui de la présence française en Afghanistan. Depuis 2001, 82 soldats français ont perdu la vie dans ce pays. L'attaque de vendredi, comme celle du 29 décembre, où deux légionnaires avaient été tués, a été perpétrée par des soldats de l'armée afghane dont l'armée française assure la formation.

La question d'un retour anticipé des soldats "est posée" ? Nicolas Sarkozy avait pourtant attendu que le président américain, Barack Obama, annonce le retrait, d'ici à 2014, de ses propres forces d'Afghanistan pour lui emboîter le pas.

Surtout, quels sont les résultats de cette décennie de guerre ? Après les attentats du 11 septembre à New York, les talibans avaient été chassés du pouvoir dans les premiers mois de la guerre menée par l'Otan, Selon Le Figaro, dix ans plus tard, ils font leur grand retour. L'insurrection talibane a gagné du terrain dans tout le pays.

Talibans en armes (AFP)

Les questions de défense absentes de la campagne

Au-delà de l'Afghanistan, la défense n'est pas un sujet de campagne. Son budget pèse pourtant 1,9% du PIB (30,35 milliards d'euros hors pensions) dans le projet de loi de finances 2012.

La RGPP - non-rempllacement d'un fonctionnaire sur deux - s'est appliquée aussi à la Grande Muette. Dans le silence, des dizaines de casernes ont été supprimées depuis 2007.

La décision de supprimer l'armée de conscription avait été prise par Jacques Chirac. M. Sarkozy a choisi d'accélérer le passage à une armée de professionnels tournée vers les interventions extérieures.

Qu'il s'agisse de l'Afghanistan ou de la Libye, où le régime de Kadhafi a été renversé en 2011 avec l'appui de l'armée française, ces interventions extérieures semblent susciter peu de passion, au Parlement comme dans l'opinion ou dans la presse. Pourtant, selon un sondage publié en novembre , les Français ne veulent d'économies que sur la défense (et les frais du gouvernement).

Les rebelles libyens à travers un drapeau français (AFP)

Pas de divergences majeures entre l'UMP et le PS

Pourquoi un tel silence ? Le président sortant et François Hollande restent très prudents. "Ils savent qu'ils ne gagneront rien à clarifier trop tôt, comme les milieux militaires le demandent, l'adéquation entre les ambitions stratégiques de la France et ses moyens réels", affirme Le Monde.

M. Hollande devrait présenter ses idées-force dans un discours début mars, mais il ne reviendra pas sur le retour dans les structures de commandement intégré de l'Otan, voulu par l'actuel président de la République et chef des armées.

A priori donc, pas de divergence majeure entre l'UMP et le PS sur les questions de défense.

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