"Les choses vont devenir très compliquées pour lui" : au Havre, l’opposition mise sur un vote sanction pour faire échec à Edouard Philippe aux municipales
Edouard Philippe tenait jeudi soir un meeting au Havre, lequel a été perturbé par une manifestation de plus de 300 personnes contre la réforme des retraites et le 49.3 qui a dégénéré. Alors que se profilent les élections municipales, l'opposition se frotte les mains.
Jets d’œufs contre lacrymogènes, le meeting du 5 mars d'Edouard Philippe au Havre s’est déroulé sous cloche, dans une salle à moitié vide : selon l’équipe de campagne les militants ont été retenus par les manifestants, eux même contenus par le cordon de CRS. Rien d’étonnant, s’amuse Magalie Cauchois, la candidate Lutte ouvrière : "Edouard Philippe ne se promène au Havre que sous escorte policière etc. Parce qu’il est pas bien reçu. Et c’est tant mieux, qu’il ne soit pas bien reçu !"
C’est dans la tête de beaucoup de gens de vouloir faire échec à Edouard Philippe…
Magalie Cauchoisà franceinfo
Selon le sondage hebdomadaire d'Odoxa pour franceinfo, 70% des sondés désapprouvent le choix du Premier ministre d'avoir fait passer la réforme sans vote à l'Assemblée, et pensent que c'est une erreur politique qui risque de coûter cher aux listes LREM lors du prochain scrutin. Une erreur sur laquelle l'opposition de gauche compte bien capitaliser pour faire chuter le chef du gouvernement.
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Quelques heures plutôt, on avait retrouvé sous la pluie le principal adversaire d’Edouard Philippe, Jean-Paul Lecoq, qui quittait une manifestation contre la réforme des retraites, avant de rejoindre la fac pour la journée de mobilisation à l’université. "Le Premier ministre a dégradé la vie des Havrais par sa politique de Premier ministre, mais il l’avait dégradé avant en tant que maire du Havre", soutient le député communiste, soutenu par les Insoumis. Pour lui, Premier ministre et candidat à la réélection ne font qu’un : "Il a dégradé la ville en ne s’occupant pas des quartiers populaires, en ne s’occupant pas des subventions aux associations."
En tant que Premier ministre, il a supprimé les emplois aidés, ce qui a fait crever une multitude d’associations au Havre qui rendaient service à la population. On peut multiplier comme cela les exemples où et l’ancien maire et le Premier ministre ont dégradé la vie des gens.
Jean-Paul Lecoqà franceinfo
Aussi, l’écologiste Alexis Deck, allié aux socialistes, croit plus que jamais à un vote sanction sur tous les tableaux. "Dimanche, c’était perceptible sur les marchés, assure Alexis Deck. Des gens nous ont dit qu’ils allaient voter pour nous à cause du 49-3, alors qu’ils comptaient voter pour Edouard Philippe auparavant. Au-delà, la sauce a du mal à prendre avec cette histoire de maire par intérim."
Qu’il passe sous la barre des 40% au premier tour, sans réserve de voix, les choses vont devenir très compliquées pour lui.
Alexis Deckà franceinfo
D’autant que le communiste et les Verts feront tout pour s’allier entre les deux tours. Alexis Deck pense fusion : "Il peut y avoir des convergences, il va y avoir des discussions, je suis assez confiant…" Jean Paul Lecoq dit que le rendez-vous est déjà pris : "Dans la nuit du dimanche au lundi, je suis prêt à faire une nuit blanche pour trouver la solution pour gagner au deuxième tour."
Encore faudra-t-il convaincre les bases, sinon les efforts seront vains. D’autant que le Rassemblement national fait aussi du Havre une ville symbole et compte bien pouvoir se maintenir dans une triangulaire, voire une quadrangulaire.
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