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Les galères de Castaner avant de prendre les rênes de La République en marche

Des adhérents claquent la porte, des critiques fusent contre le manque de démocratie interne... Le futur patron des "marcheurs" doit faire face à plusieurs mouvements de contestations avant même son intronisation. 

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Christophe Castaner, le 15 novembre 2017 à l'Elysée.  (LUDOVIC MARIN / AFP)

Pas encore élu et déjà confronté aux critiques. Christophe Castaner, unique candidat au poste de délégué général de La République en marche, doit être désigné par un vote à main levée de ce collège, samedi 18 novembre. Mais alors que son intronisation était réglée comme du papier à musique, des voix s'élèvent contre la méthode employée. Franceinfo revient sur les difficultés que rencontre déjà le futur patron de la majorité.

Une double-casquette potentielle qui fait déjà polémique

Restera, restera pas au gouvernement ? Christophe Castaner n'a pas exclu, mercredi 15 novembre, de garder son poste de secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, tout en cumulant le poste de délégué général de La République en marche (LREM). En revanche, il est sûr de laisser sa place de porte-parole du gouvernement. Or, un sondage Elabe pour BFMTV montre que pour sept Français sur dix, il doit quitter son poste de ministre.

Un point de vue partagé au sein même de La République en marche. "Christophe Castaner ne peut pas rester ministre des Relations avec le Parlement. S'il conservait cette fonction ministérielle précise, comment ferait-on la part des choses entre ce qu'il dirait en tant que ministre et en tant que délégué général de LREM ? S'il y a une ambiguïté sur l'origine de l'émetteur du message avec la question constante 'Mais d'où parle-t-il ?', nous courons le risque de perdre en impact et en efficacité collective", a ainsi estimé dans L'Obs Astrid Panyosan, cofondatrice du mouvement.

Le sénateur LREM de Paris Julien Bargeton avait déjà plaidé pour un départ de Christophe Castaner du gouvernement pour s'engager "à plein temps" à la direction du parti.

Un vote à main levée contesté

Les modalités du vote qui doit le conduire à prendre les rênes de La République en marche, c'est l'autre caillou dans la chaussure de Christophe Castaner. Plus de 200 membres du conseil de LREM sur 750, dont 50 parlementaires, se sont prononcés pour l'élection à bulletin secret du bureau exécutif du parti, prévue samedi 18 novembre à Lyon, plutôt qu'à main levée, rapporte Libération. Ils craignent un verrouillage du parti par la garde rapprochée du président de la République. 

En effet, sur les quatre listes qui devraient être présentées, la quatrième, soutenue par Christophe Castaner, rassemble les ténors du mouvement. On y retrouve ainsi les deux chefs de file des groupes LREM au Parlement, Richard Ferrand et François Patriat ou encore Cédric O, un des conseillers communs à l’Elysée et Matignon.

Pour avoir leurs chances d'intégrer le bureau, les membres des autres listes comptent sur le vote à bulletin secret. "On est des démocrates et on a décidé de ne pas se laisser faire, explique à Libération la porte-parole de la liste numéro 1, Juliette de Causans. Le mouvement se constitue. Il sera exemplaire et démocratique ou il ne sera pas."

Des adhérents qui claquent la porte

Les dissensions touchent également la base des "marcheurs". Une centaine d'adhérents d'En marche ! ont annoncé, mardi 14 novembre dans une tribune, qu'ils claquaient la porte, faute d'y trouver "démocratie" et "éthique". Révélé par franceinfo, ce texte dont les signataires restent anonymes jusqu'à vendredi, veille du "Conseil" de La République en marche, a été rédigé à l'initiative d'un collectif, Les Marcheurs de la République, anciens Marcheurs en colère.

>>>Départ d'une centaine d'adhérents de LREM : "On n'est pas en ex-URSS dans les années 1950"

Contrairement à ce qui se passe dans d’autres partis, les 380 000 adhérents de LREM ne vont en effet pas voter. C'est un collège d’élus, de ministres, de cadres et 200 militants tirés au sort qui vont désigner les dirigeants. Et il n’y a qu’un seul candidat au poste de délégué général : Christophe Castaner, l'actuel porte-parole du gouvernement. Les cent démissionnaires dénoncent ainsi le manque de démocratie au sein de La République en marche.

"Entre le jeu des statuts, l'opacité des instances, la loterie du tirage au sort de ceux qui ne représenteront qu'un quart des voix au Conseil national (...), les tirs aux pigeons sur les réseaux sociaux, les balles au prisonnier sur les boucles de communication Telegram, nous avons pour notre part suffisamment joué au sein de l'expérimentation politique En marche !" écrivent-ils. Ils évoquent également "un mode d'organisation digne de l'Ancien régime".

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