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"Pot de maquillage" : accusé de sexisme, le député LREM Joachim Son-Forget est recadré par son groupe

Le patron des députés LREM dénonce les "propos inadmissibles" du député au sujet de la sénatrice écologiste Esther Benbassa sur Twitter. Et les élus du groupe majoritaire continuent, mercredi, de laver leur linge sale en famille sur le réseau social. 

Article rédigé par franceinfo
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Joachim Son-Forget, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 12 septembre 2018.  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Pas de trêve des confiseurs pour les élus de La République en marche. Après une attaque, jugée sexiste par de nombreux internautes, sur Twitter contre la sénatrice écologiste Esther Benbassa, lancée le 23 décembre, et malgré un recadrage de la part du chef de file des députés LREM, Joachim Son-Forget persiste sur le réseau social. Il défie même le groupe auquel il appartient. Conséquence : ses collègues l'interpellent sur le réseau social.

 

"Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer", a tweeté lundi le député LREM des Français de l'étranger dans un message adressé à l'élue écologiste. Il réagissait à un tweet de la sénatrice reprenant une citation attribuée à Brigitte Macron dans un article du Monde. 

A la suite de son tweet au "pot de maquillage", Joachim Son-Forget a posté de nombreuses photos de la sénatrice en réponse à des internautes indignés (dont certains l'insultaient), qui l'accusaient de sexisme et de harcèlement (comme le montre la vidéo ci-dessous).

"Le bureau du groupe parlementaire LREM se désolidarise de notre collègue Joachim Son-Forget à la suite de ses propos inadmissibles contre la sénatrice Esther Benbassa. Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité", a réagi mercredi Gilles Le Gendre, le président du groupe LREM. 

Pas de quoi effrayer Joachim Son-Forget : alors que le référent LREM du Puy-de-Dôme, Guy Lavocat, demande sur Twitter l'exclusion du député, ce dernier rétorque : "Je tremble !" La réponse agace ses propres collègues. A l'image d'Olivia Grégoire, députée de Paris : "Tu trembles de quoi exactement ?  Tu te rappelles que tu es élu de la nation, que tu portes un 'mandat' et non ton propre job, que tu engages une parole quand tu écris ?" l'invective-t-elle sur Twitter.

"Nous ne sommes pas à Poudlard"

Autre élu échaudé par la réaction de Joachim Son-Forget, Ludovic Mendes, député de Moselle qui s'adresse à lui. "Nous ne sommes pas à Poudlard [école d'Harry Potter] mais dans la vie réelle", écrit l'élu LREM. Il poursuit : "On s'excuse quand on a mal agi, car il n'y a pas de baguette magique pour faire oublier tes dérapages !". Là encore, le principal intéressé n'hésite pas à répondre : "La leçon de morale, merci de la conserver pour tes enfants." De son côté, Barbara Pompili, députée de la Somme, souligne le fait qu'"être élu de la nation : cela demande de l'humilité et un comportement à la hauteur. Surtout en ce moment. Encore plus en ce moment."

Sous couvert d'anonymat, une élue LREM déplore auprès de franceinfo des mots "outranciers et déplacés", "et ce n'est pas la première fois", souligne-t-elle. En septembre, le député des Français de l'étranger avait déjà reçu de vives critiques après avoir défendu le forain Marcel Campion, qui avait déclaré que "Paris est gouverné par des homos" et que ces élus étaient "un peu pervers". Début décembre, il avait également copieusement insulté Donald Trump sur Twitter. "Le groupe a bien vu la gravité de ses dérapages", explique la députée LREM qui estime que Joachim Son-Forget sera "sûrement convoqué". 

Interrogé mardi par franceinfo, Joachim Son-Forget s'est défendu : "Ce n'est pas une attaque sexiste." "La référence au maquillage ne peut en aucun cas être mélangée à une attaque sur le physique", a aussi écrit le député sur son compte Twitter. Quant à Esther Benbassa, elle avait appelé "d'urgence" le patron des députés LREM à "trouver [à Joachim Son-Forget] une occupation pour le 31."

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