La santé de huit maires sur dix est affectée par leur mandat, alerte une enquête
Plus de huit élus sur dix estiment que leur santé physique ou mentale est affectée par leur mandat, selon une enquête publiée vendredi 15 novembre par l'Association des maires de France (AMF), qui met en lumière leurs difficiles conditions d'exercice.
Une usure qui se traduit par des troubles du sommeil chez 86% des maires interrogés, des coups de fatigue (91%), ou des moments de "lassitude" (90%) : au total, 83% des élus jugent leur mandat usant pour leur santé, selon cette étude pilotée par deux sociologues du Centre de sociologie des organisations. Les causes de ces maux, qui génèrent souvent une importe charge mentale, sont variés: investissement démesuré, tensions, agressions, manque de moyens...
40% des maires déclarent être souvent sous pression
Les conditions de travail des maires comportent, selon l'étude, d'importants risques psychosociaux. Ainsi, 43% des édiles interrogés assurent travailler souvent de manière excessive, comme en témoigne la maire d'une commune de 16 000 habitants, qui estime lors d'un entretien donné dans le cadre de l'enquête avoir "perdu 5 ans d'espérance de vie" à cause d'un dossier.
A la fatigue physique s'ajoute une composante mentale liée au stress. Selon l'enquête, 40% des maires déclarent être souvent sous pression. La charge mentale semble être un tabou chez les élus. Plus de la moitié d'entre eux assurent régulièrement cacher leurs émotions. La maire d'une commune de 9 000 habitants affirme même garder secret le fait qu'elle suit une psychothérapie. "Je pense que ce serait mal vu", confie l'édile.
Face à ces difficultés, quatre sur dix ont pensé à s'arrêter ou démissionner au cours de leur mandat actuel. Pour autant, l'étude démontre que des appréciations positives ressortent aussi de l'engagement des maires, comme le sentiment de faire quelque chose d'utile ou d'apprendre des choses nouvelles.
>> L'enquête a été menée en ligne auprès de 5 000 maires. Plus de 3 000 ont rempli entièrement le questionnaire de 60 questions, précise l'AMF, ajoutant que l'échantillon est représentatif de l'ensemble des édiles en mandat en avril 2024.
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