Le budget auto de l'Etat ne connaît pas la crise
Zéro pointé pour le bilan énergétique et économique du parc automobile de l'Etat. Achats de voitures inutiles et dépenses injustifiées se multiplient, dénonce le magazine Auto Plus.
Les abus sont légion : ainsi le nouveau ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a, selon le magazine, fait dépenser 100.000 euros pour l'achat de deux Citroën C6 dès son arrivée place Beauvau. Le même modèle que les deux berlines laissées par son prédécesseur, Michèle Alliot-Marie...
Au ministère de la Défense, on ne regarde pas non plus à la dépense : 95 véhicules haut de gamme (des Renault Vel Satis) auraient ainsi été commandés fin 2008, en pleine crise économique. "Le confort des militaires haut placés coûte 2,5 millions d'euros" , déplore Auto Plus.
A l'Assemblée nationale aussi, les gaspillages sont systématiques : les députés disposent de 65 voitures avec chauffeurs pour des petits trajets dans et autour de Paris. Outre le coût d'acquisition de ce parc, l'Etat paierait chaque année 150.000 euros pour son entretien.
Pire. Selon le magazine, les chauffeurs se fournissent en carburant "dans les stations-service les plus chères de la capitale" et comme un véhicule de parlementaire se doit d'être d'une propreté irréprochable, les voitures passent tous les jours aux rouleaux (à 9,70 euros le passage). Les chauffeurs sont les grands gagnants de cette opération, puisque "cela (leur) permet de gagner des points cadeaux sur des cartes de fidélité", explique le journaliste d'Auto Plus Pierre Olivier Savreux.
Seul bon élève de la classe, Jean-Louis Borloo, qui en bon ministre de l'Ecologie qui se respecte, est le seul à rouler à bord d'un véhicule hybride...
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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