Les concurrents à la primaire écologiste ont tenté de convaincre les militants lors d'un débat lundi soir à Toulouse
Aux côtés des deux favoris, l'ex-animateur d'Ushuaïa Nicolas Hulot et l'ancienne juge d'instruction, Eva Joly, deux autres personnalités vont se disputer les suffrages des adhérents et "coopérateurs" d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
Il s'agit du président de l'Observatoire du nucléaire, Stéphane Lhomme, et l'élu alsacien Henri Stoll.
Après une introduction de la secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, officiellement "neutre", chacun des candidats a exposé ses priorités puis pris part à un débat d'une heure à égalité de parole animé par deux journalistes.
Après tirage au sort, Eva Joly a été la première à prendre la parole autour de la grande table ovale en chêne clair devant quelque 600 militants. L'eurodéputée EELV a souhaité oeuvrer contre la précarité énergétique, pour une "société plus juste" et "sortir de la société du tout jetable", voyant dans le projet des écologistes le "programme le plus révolutionnaire depuis la Libération".
Nicolas Hulot a ensuite voulu montrer un "magnifique chemin d'espoir", opposant à la vision productiviste, une "vision moderne" notamment dans le domaine agricole, la fiscalité ou par un "nouveau modèle énergétique" créateur d'emplois et une "croissance sélective". Il faut aussi "travailler avec les petites et moyennes entreprises" où "il y a de l'élasticité" et "remettre de l'humain" partout, a-t-il ajouté.
Alors que l'ex-animateur d'Ushuaïa a suscité la polémique ce week-end en tendant la main aux centristes, Cécile Duflot, patronne d'Europe Ecologie-Les Verts n'a pas semblé lui tenir rigueur pour ses propos sur Jean-Louis Borloo, déclarant qu'EELV ne regardait pas "l'histoire" passée des gens mais vers où ils avaient "envie d'aller".
Avec sa fameuse cravate en bois, l'élu alsacien Henri Stoll a, lui, fait rire l'auditoire en parlant de son "petit déficit de notoriété", avant d'assurer que tous les candidats sont "complémentaires" pour "battre Nicolas Sarkozy et ses affidés".
Le président de l'Observatoire du nucléaire, Stéphane Lhomme, a déclaré de son côté que "le Grenelle de l'Environnement était une tromperie. Et si je croise M. Borloo je saurai le lui dire!", a-t-il lancé, dans une pique à Nicolas Hulot.
Les débats étient retransmis en direct sur le site primairedelecologie.fr.
Après ce premier débat public en Haute-Garonne, deux autres sont prévus: à Paris, jeudi prochain et à Lille, le 15 juin.
La primaire proprement dit aura lieu les 23 juin et 24 juin, le vote électronique se clôturant le 23 juin à 9h00, celui par courrier le 24 juin, à minuit. En cas de second tour, les votes seront rouverts à partir du 30 juin jusqu'au 6 juillet à 9h00 sur internet et le 7 à minuit par voie postale. L'annonce du résultat final est prévue le 12 juillet.
Les quatre candidats
Nicolas Hulot
Agé de 56 ans, l'animateur vedette de l'émission TV est devenu en 15 ans l'un des écologistes les plus influents de France, notamment avec sa Fondation. Promoteur du Pacte écologique lors de la campagne présidentielle de 2007, ce Lillois de naissance est critiqué dans les milieux écologistes de gauche pour son "centrisme". Lui dit vouloir "rassembler" ceux qui ne sont "pas encore convaincus" par l'écologie politique.
Les sondages le créditent de 6 à 13% au premier tour de la présidentielle.
Eva Joly
Née à Oslo, Eva Joly est arrivée en France comme jeune fille au pair en 1964. Travaillant comme secrétaire tout en étudiant le droit, elle devient juriste dans un établissement psychiatrique et passe le concours de la magistrature à 38 ans. Au coeur des affaires politico-financières les plus sensibles, son nom reste associé à l'affaire Elf.
Pour les européennes de 2009, la franco-norvégienne a rejoint Daniel Cohn-Bendit après avoir été approchée par François Bayrou (MoDem). Ils obtiennent 20,9% des voix (en Ile-de-France) ce qui lui permet d'entrer au Parlement européen.
Spécialiste de la corruption internationale et des paradis fiscaux, Mme Joly, aujourd'hui âgée de 67 ans, entend porter une "écologie de combat" face à "l'écologie de la pédagogie". Dans les derniers sondages, elle obtient entre 5 et 7% des suffrages.
Stéphane Lhomme
Cet instituteur de formation né à Bordeaux a été porte-parole du réseau Sortir du nucléaire (2002-2010) avant d'être licencié. Ex-membre de la Ligue communiste révolutionnaire (en 2000), le président de l'Observatoire du nucléaire, âgé aujourd'hui de 45 ans, entend sortir du nucléaire en 10 ans et lutter contre les multinationales. Il se positionne comme opposant farouche à Nicolas Hulot qui n'est, selon lui, "pas un réel écologiste" en tant qu'ex-animateur "sponsorisé" par EDF et L'Oréal.
Henri Stoll
Maire depuis 1995 de Kaysersberg (Haut-Rhin) où il est né il y a 56 ans, M. Stoll est par ailleurs conseiller général depuis 2004. Professeur de gestion appliquée à l'informatique qui exerce à "temps très partiel", il se veut le "candidat des gens simples" et entend "défendre une écologie de terrain".
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