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Les propositions du Sénat pour lutter contre le djihadisme

Une commission sénatoriale a présenté ce mercredi un rapport pour lutter contre les réseaux djihadistes qui contient 110 propositions. Le but : mieux prévenir les comportements terroristes mais aussi augmenter les moyens de lutte contre le djihadisme.
Article rédigé par Olivier Boy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Après les attentats de janvier, le gouvernement avait lancé un site internet pour lutter contre la propagande djihadiste © MaxPPP)

1.432 Français se trouvent actuellement sur des territoires de guerre en Syrie et en Irak pour faire le djihad, un chiffre en augmentation de 84% par rapport à l'année dernière. Pour Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, "la situation est grave, il faut multiplier les efforts ". Les sénateurs ont donc décidé de prendre les choses en main. Depuis le mois d'octobre, ils ont interrogé une cinquantaine d'experts et de spécialistes et en ont tiré un rapport de plus de 400 pages. Présenté ce mercredi, il contient 110 propositions, dont certaines ont déjà été adoptées avec la volonté du gouvernement de renforcer les moyens antiterroristes après les attentats de janvier en France. 

Une meilleure prévention 

Pour la commission sénatoriale, la priorité c'est avant tout la prévention. Le rapport propose par exemple de "mettre en place des actions obligatoires de formation à la détection de la radicalisation" pour les acteurs de terrain comme les personnels enseignants ou les éducateurs. Les sénateurs souhaitent également étendre la coopération avec les maires, ou mettre en place des cellules de veille dans chaque département. Il est aussi préconisé de renforcer le Centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation, c'est-à-dire le numéro vert "anti-djihadistes", pour le faire fonctionner 24h/24h. 

Des moyens plus importants 

En plus de la prévention, il faut aussi augmenter les moyens. Cela passe par plus de policiers qui traquent, sur Internet, les comportements djihadistes et par des postes supplémentaires pour le renseignement pénitentiaire. Les membres de la commission sont par exemple allés à Fleury-Mérogis, et ont constaté qu'une seule personne gérait le renseignement dans la prison, alors qu'elle accueille plus de 4.000 détenus. 

Toujours concernant les prisons, les élus se sont prononcés contre le fait de regrouper les prisonniers liés au terrorisme, parlant d'un effet "cocotte-minute". Enfin pour eux, il faut mieux préparer la sortie de prison en mettant en place, dans la loi pour le renseignement, un programme de suivi des condamnés pour terrorisme, six mois avant la sortie et qui dure au moins deux ans après.

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