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Primaire de la droite : "surpris" par la percée de Fillon, le "conservateur" Mariton assure ne pas regretter son soutien à Juppé

Le député de la Drôme, qui n'a pas pu se présenter à la primaire de la droite faute de parrainages, soutient désormais Alain Juppé. Il se confie à franceinfo sur les tensions de l'entre-deux tours. 

Article rédigé par franceinfo - Propos recueillis par Margaux Duguet
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Temps de lecture : 3 min
Le député UMP de la Drôme Hervé Mariton, le 4 septembre 2014, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Il a pris la plume pour "appeler solennellement au respect mutuel pour cette campagne de second tour". Dans une note publiée sur son blog mercredi 23 novembre, Hervé Mariton tente de se placer au-dessus de la mêlée alors que les tensions entre les deux qualifiés au second tour de la primaire de la droite, Alain Juppé et François Fillon, n'ont jamais été aussi fortes. "Je ne me reconnais pas dans la tension politique de la campagne du second tour", écrit le député de la Drôme, expliquant récuser "l'opposition supposée du modernisme et du conservatisme".

L'homme est pourtant un soutien du maire de Bordeaux. Son ralliement, après sa non-qualification à la primaire de la droite faute de parrainages suffisants, avait d'ailleurs surpris. Car le maire de Crest (Drôme), que l'on résume souvent à son conservatisme sur le plan des mœurs et à son libéralisme sur le plan économique, semble sur le papier bien plus proche de la ligne Fillon que de celle de Juppé. Regrette-t-il son soutien ? Auprès de franceinfo, Hervé Mariton assume son choix.

Est-ce que vous avez été surpris du score de François Fillon, arrivé en tête du premier tour de la primaire avec 44,1% des voix ? 

Hervé Mariton : Comme tout le monde, j'ai été surpris. On voyait que dans les sondages, il montait, mais pas à ce point. Donc c'est une surprise, mais aussi une déception, dans la mesure où je soutiens Alain Juppé. 

Vous avez publié un communiqué dans lequel vous dîtes ne pas vous reconnaître "dans la tension politique de la campagne du second tour". Pourquoi ? 

Il y a une tension qui était en réalité prévisible, car un entre-deux-tours est toujours un moment tendu. Mais il ne faut pas que cette tension persiste et s'aggrave d'ici à dimanche prochain. La vivacité oui, on peut même être offensif, mais en même temps, il ne faut pas être agressif. 

Est-ce que vous condamnez les attaques d'Alain Juppé contre François Fillon sur l'IVG ?

On doit être libre de porter toutes les appréciations, propositions ou critiques sur les sujets de fond. On doit être capable de dire ça de manière très libre. Il ne faut pas que ça puisse être perçu comme une attaque virulente sur la personne. Le fait de demander à un candidat dans une élection quelles sont ses idées et s'il a varié de point de vue au fil du temps n'est tout de même pas condamnable. Cela fait partie du débat et je revendique le droit de poser ces questions.

Est-ce que vous ne regrettez pas votre choix de soutenir Alain Juppé, sachant que vous semblez plus proche de François Fillon ? 

Quand je constate qu'Alain Juppé est moderne, je me reconnais dans son exigence de modernité et d'efficacité.

Quand je constate que François Fillon est étiqueté 'conservateur' et qu'il récuse cette étiquette alors que je la revendique, je me sens encore mieux chez Alain Juppé. 

Hervé Mariton

à franceinfo

Mais Alain Juppé n'est pas non plus identifié comme étant conservateur... 

Oui, mais François Fillon récuse lui aussi cette étiquette. J'ai la modernité en partage avec Alain Juppé, je suis très bien chez lui. Nous sommes clairs depuis le début : il y a des sujets que nous partageons et il y a des différences. Je suis pour l'abrogation de la loi Taubira, il est contre. On connaît nos différences, mais on avance ensemble.

Justement, sur la loi Taubira, votre ligne est plus proche de celle de François Fillon, qui veut réécrire le texte sur le mariage pour tous, que de celle d'Alain Juppé, qui ne touchera à rien.

Réécrire la loi Taubira, je ne sais pas ce que ça veut dire. Moi, j'ai une ligne très claire, je suis favorable à son abrogation.

Je le regrette, mais ni Alain Juppé ni François Fillon ne sont favorables à l'abrogation de la loi Taubira.

Hervé Mariton

à franceinfo

J'avais une très bonne solution quand j'étais candidat à la primaire, c'était "votez pour moi", mais je ne suis plus candidat. Et j'ai le choix entre deux candidats dont ni l'un ni l'autre ne sont favorables à l'abrogation de la loi Taubira. Donc, je regarde le reste des propositions.

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