: Vidéo Pour Hervé Morin, le projet de loi dépasse le champ de la lutte contre le terrorisme
Dans "Mots croisés" du lundi 13 avril, Hervé Morin expose ses réserves sur le projet de loi de renseignement. Il s'inquiète notamment de l'application de cette loi par de futurs gouvernements et de l'éventualité d'une surveillance généralisée. Extrait.
Le projet de loi de renseignement est débattu en ce moment à l'Assemblée nationale. Les 577 députés doivent se prononcer sur les amendements qui régiront le renseignement français pour les prochaines années. En réponse aux attentats de janvier et aux divers piratages informatiques, comme ceux du Monde et de TV5 Monde, le gouvernement a adopté une procédure accélérée.
Hervé Morin, peu favorable à ce projet de loi tel qu'il est écrit, s'est opposé à Éric Ciotti, défenseur du texte : "Nous voulons tous que les services de renseignement aient les moyens de faire leur boulot et protègent le pays et les Français, sans aucun doute. Toi, moi, personne au sein de l'Assemblée des 577 députés ne souhaite autre chose. Mais en même temps, nous avons besoin d'avoir des moyens de contrôle qui puissent nous garantir sur le temps. Parce que je n'ai aucun doute sur le fait que Manuel Valls ou François Hollande respecteront les règles."
"Légiférer pour des temps longs"
Les craintes de l'ancien ministre de la Défense portent sur l'application de la loi par d'autres gouvernements que celui de François Hollande. "Tu légifères pour des temps longs. Tu ne légifères pas pour six mois, tu légifères pour des pouvoirs qui vont se succéder de quinquennat en quinquennat", a-t-il ajouté.
Évoquant la fameuse loi de Moore, il a également rappelé que la puissance des ordinateurs croît de façon exponentielle. "Tu légifères alors que les moyens vont devenir de plus en plus puissants [...]. Tous les dix-huit mois, les puissances de calcul sont multipliées par deux et les grands systèmes de pêche au chalut de l'information, qui vont désormais être possibles, vont permettre de collecter des données personnelles [...]. Arrête de considérer que ça ne concerne que les attentats", a asséné Hervé Morin à Éric Ciotti.
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