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Manuel Valls : "Ce qui s'est passé à Sarcelles est intolérable"

Après le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu sur place, c'est le Premier ministre qui dénonce "l'antisémitisme" et le "racisme" des affrontements de Sarcelles.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les heurts ont éclaté en marge d'un rassemblement non-autorisé © MAXPPP)

  "Ce qui s'est passé à Sarcelles est intolérable, s'attaquer à une synagogue à une épicerie kasher, c'est tout simplement de l'antisémitisme, du racisme " a déclaré Manuel Valls en marge d'un déplacement à Vassieux-en-Vercors. "Rien en France ne peut justifier la violence, rien ne peut justifier qu'on s'en prenne à des synagogues, à des épiceries, des magasins, des institutions juives".

"Nos compatriotes peuvent compter sur la fermeté du gouvernement" (Manuel Valls)

"Quand on s'approche d'une synagogue, qu'on brûle une épicerie parce qu'elle est tenue par un juif, on commet un acte antisémite" a déclaré ce lundi matin Bernard Cazeneuve.

"Rien ne peut justifier l'antisémitisme" (Bernard Cazeneuve)
Les organisateurs avaient décidé de passer à 20 mètres de la synagogue. Et lorsqu'ils n'ont pas pu accéder à la synagogue, ils se sont dirigés vers des commerces appartenant à la communauté juive. C'est l'expression d'antisémitisme primaire " a estimé sur France Info François Pupponi, le maire socialiste de Sarcelles. Et lui est favorable à l'interdiction des manifestations, "lorsqu'il y a risque grave de troubles de l'ordre public. Le préfet a eu raison de le faire".
Le maire de Sarcelles, François Pupponi, favorable à l'interdiction de ce type de manifestation

Interdire ou pas les manifestations liées au conflit au Proche-Orient?

Car le débat porte toujours sur la position du gouvernement vis à vis de ces manifestations propalestiniennes. Chacun le dit avec ses mots, mais le message est identique. Pour François Hollande, il ne faut "pas se laisser entraîner par des querelles qui sont trop loin d'ici pour être importées ". Et la manifestation de Sarcelles avait été interdite. 

Mais pour le député UDI Yves Jégo, il s'agit là d'une fermeté de façade : "Le gouvernement a tout faux. Il aurait dû anticiper. Il a fait exactement le contraire de ce qu'il fallait."

 

De son côté, le Parti de gauche dénonce une "manipulation ", et fustige un gouvernement "aligné " sur Israël. Pour sa co-présidente Martine Billard, "on a cette situation invraisemblable d'un gouvernement français complètement aligné sur le gouvernement israélien ce qui est une rupture".

 

Une "rupture " déjà dénoncée il y a 10 jours, suite à un communiqué de l'Elysée jugé trop favorable à l'Etat hébreu.

Enfin, Roger Cukierman, le président du CRIF, tire une fois de plus la sonnette d'alarme : "On est en train d'importer le djihad contre les juifs de France. C'est la république qui est visée. On importe la guerre de Gaza en France. Ces centaines de jeunes doivent être mis hors d'état de nuire".

"Une minorité parmi les musulmans a décidé de mettre en péril la République" (Roger Cukierman, président du CRIF)

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