: Vidéos Ce qu'il faut retenir du passage de Manuel Valls dans l'émission "On n'est pas couché"
Le Premier ministre était l'invité de l'émission de France 2, pendant plus d'une heure trente.
Pendant plus d'une heure trente, Manuel Valls est passé sur le grill d'"On n'est pas couché", samedi 16 janvier, sur France 2. Pendant l'entretien, le Premier ministre a évoqué de nombreux thèmes, dont le terrorisme, la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France, l'antisémitisme et l'islamophobie, la crise migratoire...
> L'entretien intégral de Manuel Valls à "On n'est pas couché"
Sur sa participation à l'émission
Manuel Valls, lui-même, a déjà participé à cette émission à huit reprises – la dernière fois en 2013. Mais c'est la première fois qu'un Premier ministre en exercice est l'invité d'"On n'est pas couché". Est-ce que Manuel Valls envisage une reconversion comme chroniqueur chez Ruquier ?", a ironisé notamment Guillaume Larrivé, porte-parole des Républicains, contacté par metronews.
Manuel Valls a répondu en début de programme : "Il faut expliquer. Je crois à la force de la France qui repose sur la force de son peuple".
"Expliquer, c'est participer de la construction de cette unité. Il faut parler à tout le monde, à tous les publics, et choisir des émissions qui permettent de parler à tous les publics."
Sur sa phrase "expliquer le jihadisme, c'est l'excuser"
Cette dernière phrase a fait tiquer l'auditoire. Une semaine plus tôt, Manuel Valls avait en effet déclaré "qu'expliquer le jihadisme, c'est déjà vouloir un peu excuser", comme le rappelle Libération. Des propos qui ont suscité la colère de nombreux chercheurs et intellectuels.
"Si je commence à justifier, cela veut dire que tout jeune qui est en difficulté, qui se sent en rupture, qui ne se sent pas considéré par la société française (...) est potentiellement un terroriste, a répondu Manuel Valls. Et ça, je ne peux pas l'accepter."
Sur la déchéance de nationalité
Une bonne partie de l'entretien a porté sur le projet controversé de déchéance de nationalité pour les binationaux nés en Français et condamnés pour terrorisme. Une nouvelle fois, Manuel Valls s'est défendu de remettre en cause l'égalité des Français.
"Je ne crois pas qu'on touche au symbole de l'égalité, je ne crois pas qu'on touche au droit du sol, je ne crois pas qu'on touche à la binationalité", a-t-il estimé. Et le Premier ministre estime que "[Christiane Taubira] se trompe" quand elle dénonce la mesure.
Alors que certains députés proposent plutôt de revenir à l'indignité nationale, Manuel Valls a rejeté cette option. "L'indignité, ça n'est pas la seule bonne solution. Elle concernait des Français qui ont collaboré, qui ont eu des responsabilités et qui ont ensuite été réintégrés. Là, c'est différent."
Sur son éventuelle "droitisation"
Accusé "d'enfoncer un clou de plus sur le cercueil de la gauche" par Noël Mamère, le Premier ministre avait répondu au député "qu'il ne comprenait rien, ni à la France, ni à la gauche." L'académicien Jean d'Ormesson a livré une analyse similaire, estimant que la mesure de déchéance "n'avait aucun intérêt" : "Toute la France s'est droitisée, le PS s'est droitisé, Hollande s'est droitisé et vous, vous êtes droitisé."
Cette fois-ci, Manuel Valls s'est fait plus pédagogue pour répondre à ces remarques. "En défendant cette mesure [de la déchéance de nationalité], je défends une certaine idée de la France, [comme] un homme de gauche qui pense que l'union de la France est nécessaire, a insisté le Premier ministre. J'aime la castagne, le débat au Parlement, mais j'essaie de me retenir."
Sur l'antisémitisme et l'agression d'un enseignant juif
Après l'agression d'un enseignant juif à Marseille (Bouches-du-Rhône), le chroniqueur Yann Moix a mis une kippa, en solidarité, avant d'interpeller le Premier ministre : Peut-on être juif et se promener en France avec une kippa ?" "Je dis aux juifs qu'il faut qu'ils restent et qu'ils portent la kippa", a répondu ce dernier.
Le Premier ministre avait déjà prononcé un discours musclé contre l'antisémitisme, lors de la cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat commis à l'Hyper Cacher.
Un échange musclé avec l'humoriste Jérémy Ferrari
L'entretien s'est terminé avec le traditionnel passage en revue des dessins de presse. A cette occasion, un vif accrochage a opposé Manuel Valls et Jérémy Ferrari, également invité. "Vous, vous êtes en guerre, le gouvernement est en guerre, nous on n'est pas en guerre, a repris l'humoriste. On peut parler de la Syrie, de la Libye... Comment vous expliquez qu'Ali Bongo se retrouve à la marche [du 11 janvier 2015] pour la liberté d'expression ?"
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