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Marc Fesneau (MoDem) : "Le centre est dans une situation compliquée, pas ambiguë"

Secrétaire général du Mouvement démocrate de François Bayrou, Marc Fesneau reconnaît que ces législatives sont "un échec électoral" pour le MoDem et s’interroge sur la nécessité d'alliances électorales pour faire vivre l'indépendance du centre.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marc Fesneau s'interroge sur la visibilité de la stratégie centriste prônée par François Bayrou. (ALAIN JOCARD / AFP)

Secrétaire général du Mouvement démocrate de François Bayrou, Marc Fesneau reconnaît que ces législatives sont "un échec électoral" pour le MoDem et s'interroge sur la nécessité d'alliances électorales pour faire vivre l'indépendance du centre.

Comment expliquez-vous le faible score (1,5%) du MoDem à ce premier tour des élections législatives ?

Marc Fesneau. Il y a plusieurs remarques : d'abord, le taux de participation qui est très inquiétant et très bas. Cela pose un problème global à nous tous, responsables politiques, qui est celui du désintérêt des Français pour ces élections. Ensuite, il y au un fort effet de bipolarisation : c'est UMP ou PS. Une bipolarisation dont nous sommes des victimes comme toutes les autres formations politiques quand on voit que les Verts sont à 5% ou le Front de gauche à 7%. Mais pour nous, c'est un échec électoral.

Payez-vous le choix de François Bayrou de voter pour François Hollande à la présidentielle ?

Je ne sais pas si on paye cela. Je pense que nous devons réfléchir à la façon dont, dans cet espace du centre, on arrive à la fois à faire vivre l'indépendance et en même temps, à un moment ou à un autre, qu'on la place dans une perspective stratégique d'alliance. Tant que l'on est dans le mode électoral dans lequel on est, la stratégie d'indépendance est compliquée. Mais on voit aussi que la stratégie d'inféodation ne fonctionne pas bien.

Le FN, les Verts, le Front de gauche, ça fait au premier autour 40% des voix et ca fera, au final, seulement quinze, vingt députés. Il y a un problème. Si les gens avaient le sentiment que l'élection leur permettait d'avoir une expression publique à l'Assemblée nationale, il y aurait peut-être une participation plus élevée. Il faut aussi se poser la question de grouper élection présidentielle et législatives.

François Bayrou va devoir affronter une triangulaire.

C'est l'exemple que manifestement, ni chez les uns ni chez les autres, il n'y a l'envie que s'exprime une voix différente à l'Assemblée nationale. Mais il faut faire confiance aux électeurs béarnais et à leur tempérament pour faire en sorte que cette voix soit exprimée dans l'Hémicycle.

N'y a-t-il pas une ambigüité concernant la stratégie politique du centre ?

Nous ne sommes pas dans une ambigüité. Quand on est au centre, on est forcément tiraillés par ceux qui, à droite et à gauche, veulent nous attirer à eux. D'une certaine façon, notre situation est compliquée mais elle n'est pas ambiguë.

Mais il y a un vrai questionnement quant à la façon dont on rend visible notre programme d'indépendance. Il faut qu'on arrive à l'imposer dans la vie publique, dans la vie politique. Montrer que nous sommes indépendants et constructifs. Ce qui est étonnant, c'est que les gens ont envie de cette liberté, de cette indépendance et qu'on ne soit pas dans la caricature. Mais à chaque fois qu'on leur offre le choix, ils ne le font pas. Il faut donc qu'on se pose la question de la façon dont on exprime notre stratégie pour que les gens aient envie de faire ce choix là.

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