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Mariage pour tous : les opposants mobilisés pour le retour du texte à l'Assemblée

L'Assemblée nationale a entamé à 17 heures ce mercredi l'examen du projet de loi instaurant le mariage pour tous. Le texte, déjà adopté par les députés en première lecture, puis par le Sénat la semaine dernière, devrait faire l'objet d'un vote solennel dès mardi prochain. Des échauffourées ont éclaté dans la soirée alors que les opposants au texte manifestaient devant l'Assemblée.
Article rédigé par franceinfo
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  (Charles Platiau Reuters)

Cette fois, c'est l'ultime examen. L'Assemblée nationale retrouvait dès cet après-midi le projet de loi gouvernemental instaurant le mariage pour tous, après l'avoir adopté en première lecture le 12 février dernier. Entre-temps, les sénateurs eux aussi ont dit "oui", vendredi dernier. Dernière étape, donc : le retour devant les députés, pour des débats qui ne dureront pas 110 heures comme en première lecture, mais seulement 25, le gouvernement ayant demandé l'application du "temps législatif programmé".

Du côté de l'UMP, on dénonce justement un débat biaisé, une procédure accélérée, qui vise à faire passer le texte en force. L'issue des débats ne fait guère de doute, même pour l'opposition : c'est peut-être la raison pour laquelle seule une dizaine de députés UMP garnissaient les bancs de l'hémicycle à l'ouverture des débats, peu avant 17 heures, par Christiane Taubira, avant de se remplir quelque peu.

"Des incompréhensions demeurent"

La ministre de la Justice a, comme de coutume, introduit la discussion devant les députés.

"Ce texte de loi ne touche pas à ce modèle (de la famille)"

Christiane Taubira a insisté, lors de son allocution, sur le fait que le projet de loi présenté ne toucherait au modèle familial père-mère, ce que craignent les opposants au texte. 

Mais la Garde des Sceaux est également revenue sur les manifestations et débordements que suscite le texte : "Comment se fait-il que tant de personnes soient dépendantes de [...] mythifications" a-t-elle questionné. Ou encore, au sujet de députés ou ténors de l'opposition aperçus dans les mouvements de contestation : "Ils devraient prendre garde à ces embrassades sulfureuses" .

"Ce que vous avez introduit, nous le déferons en 2017" (Hervé Mariton, député UMP de la Drôme)

Christiane Taubira a appelé chacun à "prendre ses responsabilités au regard de la paix civile" , alors que la
droite accuse le gouvernement d'attiser la colère en voulant passer en force
législativement. Répondant aux orateurs de la majorité pour présenter une
motion de rejet préalable, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale,
Christian Jacob, s'est montré offensif : "Votre panique est à la hauteur du discrédit qui frappe votre
gouvernement"
. Pour lui, "c'est l'affaire Cahuzac qui a justifié l'accélération (de l'examen
du texte)"
.

Des échauffourées devant l'Assemblée

Justement, les opposants, et notamment ceux rassemblés sous la bannière de La Manif pour tous, se sont rassemblés près de l'Assemblée nationale, dès 19 heures. Ils étaient 8.000 selon les organisateurs, 2.400 selon la police. Un événement qui sera répété tous les soirs pendant l'examen du texte.

En milieu de soirée, des échauffourées ont éclaté. Alors que le rassemblement n'était autorisé que jusqu'à 22 heures, certains manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et des pierres en direction des CRS. Des journalistes ont également été violemment pris à partie. Onze personnes ont été interpellées. Le ministère de l'Intérieur Manuel Valls a réagi par communiqué, appelant "chacun à faire preuve de responsabilité et à rejeter ces groupes liés à l'extrême-droite, qui ne doivent bénéficier d'aucune tolérance" .

De nouveaux rassemblements sont attendus à Paris dimanche prochain, puis peut-être le 23 avril, avant de nouvelles manifestations les 5 et 26 mai.

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