Marine Le Pen a affirmé qu’elle pouvait avoir un certain nombre de "divergences" avec son père
Invitée des "4V" de France 2, Marine Le Pen s'est distanciée mardi 28 février de son père Jean-Marie Le Pen. Il a justifié dimanche sur Radio France politique la lecture qu'il avait faite d'un poème du collaborationniste Robert Brasillach.
Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle, a pris ses distances avec son père Jean-Marie Le Pen mardi aux "4 Vérités" de France 2. Interrogée sur une éventuelle remise en cause de la "dédiabolisation" du Front national, Marine Le Pen a assuré qu'elle pouvait avoir des "divergences" avec son père.
Le président d'honneur du Front national avait lu il y a une semaine au meeting de sa fille à Lille un poème de Robert Brasillach, fusillé à la Libération pour collaboration avec le régime nazi. Dimanche dernier, il a justifié cette lecture, récitant à nouveau le texte à la radio.
"Ca choque quand c'est Jean-Marie Le Pen", s'est-elle insurgée, faisant valoir que le "livre de chevet" de Nicolas Sarkozy était "Céline".
"Ses propos l'engagent lui, ils ne m'engagent pas, moi, a-t-elle déclaré à propos de son père. Moi, ce sont mes propositions qui m'engagent".
"On peut avoir aussi un certain nombre de divergences ou de sensibilités différentes", a-t-elle ajouté.
"Jean-Marie Le Pen est Jean-Marie Le Pen, il n'est pas Marine Le Pen", a-t-elle précisé.
"Je me dois de faire respecter mes électeurs"
Marine Le Pen a démenti en outre un quelconque "couac" avec son père, qui a proposé de débattre avec le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon. Celle-ci s'y était refusée la semaine dernière lors de l'émission "Des paroles et des actes".
"Mon père est toujours prêt à aller au combat, a-t-elle dit. J'en ai assez, mes électeurs aussi, d'être en permanence insultée".
"Jean-Marie Le Pen n'est pas candidat à l'élection présidentielle, a-t-elle ajouté. Moi, je suis candidate à l'élection présidentielle et je me dois de faire respecter mes électeurs".
Candidate anti système ?
Mme Le Pen a dénoncé d'autre part les déclarations du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Ce dernier avait affirmé dimanche sur Radio J que le Front national était un parti "nationaliste" et de "socialiste".
Il est "très inquiétant de voir un homme chargé des élections traiter mes électeurs et moi-même de nazi", a insisté la candidate.
"Devons-nous nous considérer comme des dissidents ?", s'est interrogée celle qui se présente comme la candidate anti système.
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