Cet article date de plus de douze ans.

Marine Le Pen a ouvert le cahier de doléances de la ruralité

La candidate du Front national Marine Le Pen s’est rendue vendredi 2 mars au Salon de l'Agriculture à Paris, afin d’"ouvrir le cahier de doléances de la ruralité". Une manière de tenter de marquer des points auprès d'un électorat marqué par la crise.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Marine Le Pen au salon de l'agriculture le 2 mars à Paris (MARTIN BUREAU / AFP)

La candidate du Front national Marine Le Pen s'est rendue vendredi 2 mars au Salon de l'Agriculture à Paris, afin d'"ouvrir le cahier de doléances de la ruralité". Une manière de tenter de marquer des points auprès d'un électorat marqué par la crise.

La candidate du Front national à l'élection présidentielle Marine Le Pen était au salon de l'agriculture à Paris vendredi pour tenter de séduire un électorat marqué par la crise. Entre la polémique sur la viande halal relancée et des attaques dirigées à l'encontre de la grande distribution, elle a voulu ouvrir un "cahier de doléances" de la ruralité.

"Je viens dire qu'on n'écoute pas les agriculteurs, qu'on ne les entend pas". "Je suis venue ouvrir le cahier de doléances de la ruralité et de l'agriculture", a-t-elle déclaré.

La présidente du Front national a été accueillie par des sympathisants qui l'ont applaudie.

C'est le cas d'Eric, éleveur de charolais en Saône-et-Loire, qui a accueilli la candidate à son stand. Il a voté pour Nicolas Sarkozy en 2007 et pris sa carte au Front national "il y a deux ans", déçu par la politique menée par le président-sortant.

Sensible au discours de Marine Le Pen, il en appelle au respect des électeurs du Front national. "On est mal vu par la société, constate-t-il. Je ne vais pas m'excuser d'être agriculteur !"

La polémique sur la viande halal relancée ?

La candidate a notamment rencontré dans la matinée l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) à huis clos.

"J'ai exposé mes arguments avec conviction et énergie", a-t-elle indiqué à la presse en sortant de la visite.

Cette organisation avait protesté avec vigueur après l'affirmation par Marine Le Pen, il y a dix jours, que la viande halal avait inondé le marché d'Ile-de-France, ce qu'avaient démenti les professionnels et le gouvernement.

La candidate du FN a semblé vouloir rectifier le tir mercredi en diffusant une lettre ouverte où elle affirmait : "je ne suis pas une menace pour vos professions".

L'Interbev a répliqué jeudi en se disant "prise en otage" par Marine Le Pen, à nouveau accusée de "désinformation".

Lors du point organisé avec la presse, la candidate du Front national a dénoncé le "terroir washing" sur l'étiquetage des produits et en a profité pour revenir sur la polémique lancée il y a dix jours sur la viande halal produite en Île-de-France.

"Il y a tromperie sur la marchandise, a-t-elle affirmé. Toute la viande produite en Île-de-France est suspecte d'être halal, je le maintiens."

La grande distribution mise en cause

Au nom du "patriotisme économique", Marine Le Pen prône le remplacement de la Politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne par une Politique agricole française, la "PAF".

Selon elle, l'immense majorité de ces difficultés sont liées aux "injonctions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) auxquelles se soumettent l'UMP, le gouvernement, et qui consistent à la dérégulation totale de l'agriculture".

Déplorant que les prix soient fixés par les marchés dans un but spéculatif, elle a mis en cause la grande distribution et prôné des "mesures d'autorité".

Pour Marine le Pen, il faut permettre aux organisations professionnelles "de fixer elles-mêmes les prix" afin que les agriculteurs ne soient plus contraints de vendre à perte.

"On prend comme modèles les kolkhozes ultra-libéraux ukrainiens qui ont remplacé les kolkhozes communistes ukrainiens. C'est absurde. Ca n'est pas cela que nous voulons. Nous voulons la défense des exploitations familiales", a-t-elle dit encore.

Marine Le Pen a récemment relancé son offensive pour tenter de séduire l'électorat de la ruralité : lancement d'un site internet, discours ciblé lors de son meeting de Châteauroux dimanche dernier, etc.

Selon un sondage Ifop paru à l'occasion du Salon de l'Agriculture, Marine Le Pen recueillerait 17 % des intentions de vote chez les exploitants agricoles, loin derrière Nicolas Sarkozy (40 % dans les deux cas).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.