Présidentielle : Marine Le Pen dit voir "quelques nazis" dans l'entourage d'Éric Zemmour
A la veille de son premier grand meeting de campagne, Marine Le Pen défend sa ligne dans une interview dans les colonnes du Figaro. La candidate du RN joue la carte de la "diabolisation" face à Eric Zemmour.
Elle se dit "lassée du bruit et de la fureur". Mais Marine Le Pen passe à l'attaque. À la veille de son premier grand meeting politique à Reims, la candidate du Rassemblement national tacle sévèrement son adversaire Eric Zemmour dans une interview au Figaro.
Jusqu'ici, Marine Le Pen ne le disait qu'en privé. Elle se lâche donc publiquement. A une question sur une définition du "zemmourisme", la prétendante à l'Elysée tranche : "C’est un communautarisme. Je ne suis pas dans cet état d’esprit. Mon objectif n’est pas de défendre le village d’Astérix, mais de rendre leur pays aux Français. Je retrouve chez Éric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front national, sont venues puis reparties remplies de personnages sulfureux. Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis. Tout cela ne fait pas une posture présidentielle."
Allusions aux soutiens encombrants de son concurrent, tel Jean-Yves Le Gallou, ancien du FN pour qui l'"identité d'un peuple est sa génétique", ou encore le Parti de la France, rallié ces jours-ci, dont l'un des dirigeants avait posé en 2004 aux cotés d'une bonbonne étiquetée "Zyklon B", le gaz destiné à l'extermination des Juifs par les nazis.
"Elle est maintenant l'otage de ses adversaires"
Paradoxe d'une Marine Le Pen dédiabolisée : elle assume de faire subir à Eric Zemmour, ce dont elle a elle-même souffert. Pour Gilbert Collard, ancien proche et désormais porte-parole du parti Reconquête, c'est le signe que la candidate du RN est aux abois.
"Je le prends avec compassion, elle se fait la bile. Et donc elle crache de la bile. Mais c'est tout de même extraordinaire de voir que Marine Le Pen utilise contre le mouvement Reconquête une insulte du type que le Rassemblement national a subi pendant des années. C'est incroyable."
"Je pense que quand il n'y aura plus personne au RN, elle va finir présidente de SOS Racisme, c'est son destin, il n'y a pas de doute."
Gilbert Collardà franceinfo
"Elle ferait mieux de se demander pourquoi tant de gens autour d'elle s'en vont. Je la plains vraiment, c'est triste de voir qu'elle est maintenant l'otage de ses adversaires.", ironise l'ancien proche sur franceinfo.
Parachèvement aussi de son recentrage, elle se contente d'ailleurs d'expliquer les départs du RN vers Reconquête par l'idéologie : "Ils sont en désaccord avec moi quand je refuser d'entrer en croisade", dit-elle au Figaro. Marine Le Pen qui tente le tout pour le tout, pour ce qui doit être "a priori" sa dernière campagne présidentielle : "Je ne souhaite pas me présenter six fois… Je souhaite gagner cette fois-ci. Quoi qu’il advienne, je ne sais pas encore sous quelle forme, mais je continuerai à faire de la politique."
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