Marion Maréchal-Le Pen, égérie frontiste et plus jeune députée de l'histoire politique française
Marion Maréchal-Le Pen est arrivée en tête dimanche 17 juin au second tour dans la 3e circonscription du Vaucluse avec 42,09% des voix. Elle devient la plus jeune députée de l'histoire politique française. Portrait d'une nouvelle égérie frontiste.
C'est le nouveau visage du Front national. Plus policé. Blondeur angélique et frêle allure, Marion Maréchal-Le Pen a été élue dans la 3e circonscription du Vaucluse à l'issue d'une triangulaire avec 42,09 % des voix.
"Je suis venue à la politique naturellement"
Une première à double-titre. Tout d'abord, à 22 ans, la nièce de Jean-Marie Le Pen devient la plus jeune députée de l'histoire, et la benjamine du Palais Bourbon, comme son grand-père, élu sous la bannière du mouvement populiste de Pierre Poujade en 1956 à 28 ans.
L'élue de Carpentras permet aussi au Front national de faire sa première entrée à l'Assemblée depuis 1997, année de l'élection de Jean-Marie Lechevallier dans le Var. Election qui fut invalidée l'année suivante.
Parachutage réussi donc pour cette Parisienne dans une circonscription largement acquise aux idées frontistes, et où sa tante, Marine Le Pen, avait obtenu 31,5% des voix au premier tour de l'élection présidentielle.
Si elle se défend de faire partie d'une "dynastie" Le Pen, un nom qui est à la fois "fardeau et un honneur", la fille de Yann Le Pen, l'une des sœurs aînées de Marine, et de Samuel Maréchal, ex-dirigeant du Front national de la jeunesse, est tombée dès son plus jeune âge dans la marmite politique.
Pourtant, elle l'assure dans le quotidien britannique The Guardian : "Dans la famille, personne ne m'a poussée. Je suis venue à la politique naturellement, il n'y avait aucune obligation".
Du militantisme à l'Assemblée : un parcours fulgurant
Le parcours est fulgurant. A 17 ans, elle devient militante chez les jeunes FN. A 20 ans, Marion Maréchal se présente aux élections municipales à Saint-Cloud et aux élections régionales dans les Yvelines en 2010.
Elle révèle alors ses faiblesses et son inexpérience devant les caméras, décontenancée notamment par une question sur le programme social du FN. Ses candidatures se soldent par des échecs.
Depuis, l'étudiante en master de droit public à l'université de Panthéon-Assas (Paris II) fait encore face aux accusations d'incompétence, mais elle a appris à maîtriser son discours, et les éléments de langage du parti. Si elle affiche quelques points de discorde avec sa tante (elle dit être opposée à un référendum sur le rétablissement de la peine de mort), elle fait siens les thèmes chers au FN, comme la lutte contre l'immigration.
"Le pays n'est pas en mesure d'assimiler ses nouveaux arrivants et de financer en même temps leur mode de vie et leurs revendications identitaires", précise-t-elle notamment au Guardian pendant la campagne des législatives de 2012.
"L'étoile montante du FN"
En effet, c'est à sa petite-fille que Jean-Marie Le Pen a décidé de confier sa circonscription dans le Vaucluse pour les élections, en l'investissant d'une mission : " laver l'affront " qui lui avait été fait quand le FN avait été accusé après la profanation de tombes juives en mai 1990 dans le cimetière de Carpentras.
"Si Marion était élue, cela aurait une signification de renaissance particulièrement symbolique" avait ainsi déclaré M. Le Pen.
Une renaissance peut-être. Une belle vitrine surtout pour le parti d'extrême droite qui pose ainsi une pierre de plus dans son processus de dédiabolisation. Avant même qu'elle ne soit élue, le magazine Time l'avait d'ailleurs déjà baptisée "l'étoile montante du FN".
Une étoile qui, campagne oblige, n'a pas été très assidue dans ses révisions. Celle qui se veut "la porte-parole de cette jeunesse française" va devoir passer ses examens de droit au rattrapage en septembre…
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