Martine Aubry a appelé jeudi soir sur France 2 Nicolas Sarkozy à "suspendre le débat" sur les retraites
"La France ne veut pas de cette réforme. Il faut que le gouvernement suspende ce débat au Sénat. Je m'adresse au président de la République: je lui demande de suspendre ces discussions au Sénat, mais aussi de mettre aussitôt les syndicats autour de la table, de remettre tout à plat", a déclaré la première secrétaire du PS.
Invitée d'"A vous de juger", Martine Aubry a jugé que l'exécutif menait "une politique injuste, inefficace et qu'on avait "l'impression d'un effritement démocratique". "
Retraites
"Il faut une réforme des retraites, on est tous d'accord. Pour la faire, il faut discuter, il faut négocier, et il faut surtout la justice", a-t-elle dit, en appelant le gouvernement à "ne pas jouer la politique du pire". Elle a aussi dit que l'opposition "aidera à trouver des solutions" si le projet est retiré. Elle s'est dite prête à en débattre avec l'Elysée "si elle est invitée. Elle a affirmé : "nous reviendrons aux 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont eu des travaux pénibles".
Impôts
"Supprimer l'ISF, c'est presque une honte!" "On va abandonner ces 600 millions d'euros que l'on donne à des Français (dans le cadre du bouclier fiscal), mais si c'est pour qu'on leur retire l'ISF, cela représente 4 milliards d'euros", a déclaré Mme Aubry pour qui au final "ce sont les classes moyennes supérieures qui paient"."Les inégalités les plus importantes sont celles du patrimoine. C'est pourquoi nous voulons une fiscalité sur le patrimoine plus juste", a-t-elle dit. Elle s'est prononcée pour "la fusion impôt sur le revenu/CSG dans un grand impôt citoyen" progressif.
Sécurité : "il faut une société apaisée"
"Il faut une société apaisée qui produise de la sécurité". "Tout acte d'incivilité doit être sanctionné de manière rapide et approprié. Mais il faut plus de policiers et de magistrats", a-t-elle assuré.
Primaires : pas de candidature contre DSK
Elle a assuré que Dominique Strauss-Kahn et elle-même n'iraient "pas l'un contre l'autre" aux primaires. "Moi et Dominique c'est clair, parce que nous sommes sur la même ligne", a-t-elle ajouté.
2012
Expliquant qu'elle avait "envie de faire gagner la gauche en 2012", elle a estimé que les Français "ne voulaient pas de slogans, mais un projet". A ses yeux, la présidentielle ne doit pas être gagnée "par anti-sarkozysme".
Réactions
Le ministre du Travail, Eric Woerth: "Le gouvernement n'a pas à recevoir d'injonction de Martine Aubry". "Ce n'est pas respectueux pour les institutions". "Je l'ai trouvée sur la défensive" et elle est "pleine de contradictions".
Le secrétaire général adjoint de l'UMP, Marc-Philippe Daubresse: "En niant les conséquences de la crise, en refusant d'assumer les choix qui ont été faits par tous les gouvernements socialistes d'Europe pour relever le défi démographique de la réforme des retraites, Martine Aubry a démontré qu'elle restait la représentante de la gauche archaïque, idéologue et démagogue".
Voir aussi:
> Le site d'A vous de juger
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