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Mélenchon contre l'Allemagne en quatre actes

Après avoir demandé à la chancelière Angela Merkel de "fermer sa gueule", le cofondateur du Parti de gauche se moque d'une eurodéputée allemande.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le cofondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, à la fête de l'Humanité, à La Courneuve, le 13 septembre 2014. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Un "ferme ta gueule" et des commentaires germanophobes. Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, ne cache pas son ressentiment envers l'Allemagne et ses femmes politiques. Après Angela Merkel, c'est l'eurodéputée Ingeborg Grässle, membre de la CDU de la chancelière, qui fait l'objet de ses attaques, lundi 8 décembre.

Francetv info retrace le récent duel entre Jean-Luc Mélenchon et la droite allemande, en quatre actes.

Acte I : "Maul zu Angela Merkel"

Littéralement : "Ta gueule, Angela Merkel !" Et l'expression est perçue comme encore plus vulgaire en allemand. La suite du message "Frankreich ist frei", signifie simplement "la France est libre".

L'eurodéputé reproche à la dirigeante allemande ses critiques contre les réformes engagées par la France, dans une interview au quotidien conservateur allemand Die Welt, publiée dimanche. Angela Merkel estime que la France doit prendre encore plus de mesures, afin de s'assurer que son budget 2015 respectera les règles de l'Union européenne.

Acte II : Sapin répond à Mélenchon… et à Merkel

Le lendemain, à Bruxelles, le ministre des Finances Michel Sapin tacle Jean-Luc Mélenchon. "En parlant ainsi à Angela Merkel, Jean-Luc Mélenchon est grossier, injurieux et imbécile", déclare-t-il.

Mais le ministre a aussi des choses à dire à Angela Merkel. "Ça serait bien (...) par exemple, qu'ils investissent sur leurs autoroutes, qui sont en très mauvais état. Quand je le dis, ça l'agace parfois, me dit-on." Michel Sapin a aussi assuré, dimanche, sur France 5, que la France était en bien meilleure situation en matière de natalité que l'Allemagne, où "il n'y a pas de crèche" et où les femmes "travaillent extrêmement peu". Avant de conclure : "Les réformes, on les fait en France non pas pour faire plaisir à tel ou tel dirigeant européen mais parce que c'est nécessaire à la France. Point. (...) Chacun a ses problèmes, chacun a ses réformes nécessaires. Nous, nous les faisons."

Acte III : L'Allemagne répond à Mélenchon

Dans un éditorial intitulé "Maul zu ? Maul auf, Frau Bundeskanzlerin!", ("Ferme ta gueule ? Ouvrez-la plutôt Madame la chancelière"),  Die Welt minimise les propos de Jean-Luc Mélenchon, "coutumier du fait" et invite la Chancelière à continuer à critiquer les réformes françaises. "Les finances publiques de la France sont une menace pour l'euro et l'UE", ajoute l'éditorialiste.

Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert répond quant à lui que "Jean-Luc Mélenchon est connu pour sa liberté de parole", mais se demande, selon Der Spiegel, si "une autre formulation, plus amicale peut-être n'aurait pas été possible".

Acte IV : Mélenchon vise une élue "caricature de 'boche' de bande dessinée"

La semaine précédente, Jean-Luc Mélenchon avait déjà eu un vif échange avec l'eurodéputée CDU Ingeborg Grässle, lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Il enfonce le clou, lundi, en revenant sur l'épisode, sur son blog, pas plus tendre qu'avec la chancelière, et enchaînant les remarques germanophobes, sur son accent, qu'il compare à celui du maréchal Apfelstrudel, demi-frère d'Hitler dans le film Papy fait de la résistance.

"Le sommet de tout fut atteint avec cette députée allemande, caricature de 'boche' de bande dessinée avec cette phrase d’anthologie où elle déclare : 'che n’ai pas bien kompris qu’est-ce que fou foulez faire sinon fou couper les chéfeux entre fous !'. Du Jacques Villeret dans le rôle d’Apfelstrudel de Papy fait de la Résistance ! En moins drôle et même très glacial ! Dès le lendemain, je n’ai plus compté les gens qui m’ont arrêté dans la rue pour me féliciter d’avoir 'bien répondu à l’Allemande'. Ce qui m’en apprend beaucoup sur ce que pense notre peuple", écrit-il.

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