Michel Barnier à Matignon : les dossiers chauds qui attendent le nouveau Premier ministre sur l'environnement

Baisse des émissions de gaz à effet de serre, politique énergétique, adaptation à la crise climatique... Michel Barnier va devoir se prononcer sur de nombreuses questions restées en suspens depuis plusieurs mois.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal à Matignon, le 5 septembre 2024. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Il a promis pendant la passation jeudi 5 septembre à Matignon de dire "la vérité" sur la "dette écologique qui pèse lourdement sur les épaules de nos enfants". Et c'est bien l'un des gros dossiers qui attend Michel Barnier à Matignon : l'environnement. Avec de nombreuses questions restées en suspens depuis des mois.

À commencer par une interrogation cruciale sur l'avenir pour la politique énergétique de la France. Il va falloir lever le flou qui règne depuis des mois et détailler la programmation pluriannuelle de l'énergie. Plus d'un an de retard. Elle doit définir l'ensemble de la stratégie française sur sa production d'électricité. Sur ce point, Michel Barnier et Emmanuel Macron semblent alignés, l'un comme l'autre militent pour le nucléaire, "avantage souverain", disait en 2021 le nouveau Premier ministre.

Autre gros dossier au programme, la stratégie nationale bas carbone, pour détailler la manière dont la France réduira ses émissions de gaz à effet de serre : rénovation des bâtiments, décarbonation de l'industrie, déploiement de la voiture électrique, captage du CO2... autant de filières à adapter voire à créer dans un délai court. Objectif : moitié moins d'émissions d'ici 2030. 

Barnier défavorable à toute écologie "punitive"

Enfin, que faire du plan national d'adaptation au dérèglement climatique, à l'ambition inédite ? Il est prêt, en attente de publication, "sur le bureau" de Michel Barnier, disait jeudi Gabriel Attal à son successeur, là aussi de nombreux défis à relever : de l'érosion du littoral aux vagues de chaleur... ce plan doit lancer l'adaptation de la France à un réchauffement de 4 degrés d'ici la fin du siècle

Michel Barnier se dit défavorable à toute écologie "punitive", il l'a dit et répété, notamment dans une tribune dans Le Monde, en 2023. Michel Barnier critique la politique environnementale de l'Union européenne : interdiction des voitures thermiques neuves en 2035, réduction de moitié des pesticides d'ici 2030, loi de restauration de la nature. "Des injonctions aux conséquences considérables sur l'agriculture, l'artisanat ou l’industrie", critique le Premier ministre. Lui veut "plus de liberté" laissée aux États.

La loi Barnier instaure le principe de précaution

Michel Barnier, ministre de l'Environnement dans les années 90, le sujet n'était pas aussi central, mais il laisse son nom à la loi Barnier, la première à instaurer les principes généraux du droit de l'environnement : principe de précaution ou celui du pollueur payeur.

Quant à son passage au ministère de l'Agriculture sous Nicolas Sarkozy, l'association de défense de l'environnement Générations futures retient un ministre qui a su "résister aux pressions de la FNSEA" pendant les négociations du Grenelle des pesticides. L'ONG appelle aujourd'hui Michel Barnier à une refonte en profondeur des politiques agricoles et environnementales.

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