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Le Modem veut continuer à peser dans la majorité : "Notre force, c’est notre capacité de nuisance"

Le parti de François Bayrou cherche sa place dans la future campagne présidentielle. Pour éviter d'être marginalisé, il se prépare pour passer à l'offensive. 

Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François Bayrou lors les journées parlementaires du Modem en septembre 2020, à Sanguinet (Landes). (DAVID THIERRY / MAXPPP)

Les écologistes donnent en ce moment le coup d’envoi des rentrées politiques. Mais tous les états-majors s’y préparent et notamment le Modem. Car le parti de François Bayrou a peur d’être une victime collatérale de la présidentielle. Un dirigeant du Modem le dit sans détour : François Bayrou, patron du parti mais aussi haut-commissaire au plan, "est déjà mis à distance. Pas simple de trouver notre place dans la future campagne. On n’a plus la puissance de feu de 2017. Notre force, c’est notre capacité de nuisance". Commentaire d’un proche du chef de l’État : "Les cadres du Modem pensent à l’après Bayrou, ils ont peur d’être dilués dans la majorité. Ils savent qu’ils seront plus fort dehors avec Bayrou que dedans sans Bayrou."

Rallier des élus "mal à l'aise" avec leurs partis

Le Modem veut donc passer à l’offensive lors de ses deux rendez-vous de rentrée, en septembre : journées parlementaires puis université d’été. Avec une martingale : le rassemblement, au centre, à gauche et à droite. Des élus UDI, LR et même socialistes ont été invités aux journées parlementaires. Des élus au bord du divorce avec leurs partis.

Décryptage d’un stratège du Modem : "À gauche, certains sont proches de nous." Lui rêverait d’être rejoint par deux anciens Premiers ministres, Manuel Valls mais aussi Bernard Cazeneuve, ou l’actuelle cheffe de file des députés socialistes, Valérie Rabault. Et à droite, "plus rien n’est tenu. Ceux qui parlent courent après le RN. Beaucoup d’élus sont mal à l’aise, des maires, des présidents de départements, mais aussi des députés qui pourraient rejoindre la majorité présidentielle pour être réélus aux législatives. Le Modem peut être une passerelle. C’est en apportant de nouveaux soutiens au président qu’on pourra peser."

"Revenir à la charge" dans le débat parlementaire

Et puis le Modem veut aussi peser au Parlement, fort de son groupe qui s’est étoffé au fil du quinquennat quand celui des marcheurs a rétréci, avec 57 députés Modem et apparentés aujourd’hui. De quoi jouer un rôle charnière. Avec une échéance dans le viseur : les discussions sur le budget à l’automne, dernier gros morceau au Parlement. Avec toute une série de sujets portés par les centristes. Et une avalanche d’amendements en vue : augmentation des salaires via la participation et l’intéressement ; politique familiale, revalorisation du quotient familial ; logement étudiant ; fiscalité verte.

Et puis "on reviendra ensuite à la charge sur la proportionnelle, prévient un parlementaire. C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ça parle aux 'gilets jaunes', ça va bien emmerder le gouvernement". Le poids en politique est souvent lié à la capacité de nuisance.

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