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Municipales : à quoi servent les comités de soutien ?

A l'approche des municipales, les candidats peaufinent leur programme, présentent leur liste et organisent, pour certains, leur comité de soutien. Composés de personnalités, mais aussi d'acteurs locaux, représentants de la société civile ou du monde économique, ces instruments militants dépassent les clivages politiques traditionnels.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Maxppp)

Abdellatif Kechiche, Claudia Cardinale, l'écrivain Marek Halter ou encore les nageurs Yannick Agnel et Camille Muffat...Toutes ces personnalités ont en commun de faire partie de différents comités de soutien à des candidats aux élections municipales de mars prochain.

Mais à quoi servent exactement ces comités de soutien ? Evidemment à faire campagne, en rassemblant des personnes de la société civile et en relayant les idées d'un candidat, mais aussi à "élargir les frontières un peu étroites d'un camp politique (...) et à réunir des électeurs de droite et de gauche ", explique Eric Ciotti, président du comité de soutien de Christian Estrosi à Nice.

Et le député UMP de citer l'exemple du cinéaste Abdellatif Kechiche, plutôt classé à gauche justement, et qui a annoncé début février soutenir le maire UMP sortant.

Autre membre du comité de soutien de Christian Estrosi, Serge Klarsfeld. Le "chasseur de nazis" appartient également à celui d'Anne Hidalgo à Paris, de Pierre Aidenbaum dans le 3e arrondissement de la capitale, ainsi qu'à celui de Gérard Collomb à Lyon. "Ce sont trois villes qui comptent pour moi. Paris, c'est la ville où je vis. Lyon c'est la ville de Klaus Barbie que nous avons ramené de force sur les lieux de ses crimes. Et Nice, c'est la ville de mon enfance pendant la Seconde Guerre mondiale ", explique Serge Klarsfeld

Soutenir la droite à Nice et la gauche à Paris ou à Lyon ne lui pose pas problème car, explique-t-il, "les élections municipales sont beaucoup moins politiques que les autres élections ".

Mais si Serge Klarsfeld a choisi de faire partie de ces différents comités de soutien, c'est aussi par engagement militant. "On s'engage dans un comité de soutien pour des critères qui nous sont propres : moi, c'est contre les extrêmes et pour les candidats qui défendent la mémoire juive. Donc ça ne me dérange pas de soutenir le centre droit et le centre gauche ", poursuit-il.

Mais appartenir à un comité de soutien, c'est aussi s'afficher politiquement. Et s'exposer aux critiques des adversaires ou aux polémiques très... politiciennes. C'est ce qui arrivé au mathématicien Cédric Villani, qui préside celui d'Anne Hidalgo à Paris.

Il y a quelques semaines, l'équipe de Nathalie-Kosciusko-Morizet -qui n'a pas constitué de comité de soutien- l'a accusé de soutenir la candidate PS en échange de subventions publiques versées à l'Institut Henri Poincarré qu'il dirige.

"Je ne vois pas en quoi le fait de recevoir des subventions empêcherait un citoyen de soutenir tel ou tel candidat, cela n'a rien à voir ", se défend le récipiendaire de la médaille Fields 2010 qui explique "comprendre que des gens hésitent à s'engager dans les comités de soutien ".

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Mais les comités de soutien n'existent pas dans les grandes agglomérations, et ne comptent pas forcément dans leurs rangs des personnalités. Dans les plus petites communes, comme à Savigny-sur-Orge, dans l'Essonne, David Fabre a mis en place un comité de soutien numérique. , page Facebook, il invite les habitants à le soutenir via les réseaux sociaux, et surtout à échanger afin d'apporter "un nouveau souffle dans le débat politique ".

A la tête d'une liste "citoyenne et apolitique ", le candidat explique que "l'idée de [son] comité de soutien est surtout de réconcilier les jeunes avec la politique, de les concerner et de les inciter à voter ".

Les candidats déclarés
A Savigny-sur-Orge : Pierre Guyard (PS), Eric Mehlhorn (UMP), David Fabre (Savigny ensemble), Olivier Vagneux (divers droites), Audrey Guibert (FN).

A Paris : Anne Hidalgo (PS), Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP-UDI-MoDem), Charles Beigbeder (divers droites), Christophe Najdovski (EELV), Wallerand de Saint-Just (FN), Danielle Simonnet (PG).

A Nice : Patrick Allemand (PS-EELV-MRC)
Marie-Christine Arnautu (FN)
Olivier Bettati (DVD)
Christian Estrosi (UMP)
Robert Injey (FG)
Jacques Peyrat (ER)
Philippe Vardon (NR)
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