Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il était opposé à la règle de l'anonymat des parrainages
Le président Nicolas Sarkozy, a estimé, mardi 7 février, que "l'anonymat n'avait pas sa place" dans les parrainages des élus pour les candidats à la présidentielle. Un propos qui intervient à neuf jours de la décision du Conseil constitutionnel.
48 heures après la publication d'un sondage, qui a fait grand bruit, sur les conséquences d'une hypothétique éviction de Marine Le Pen à la présidentielle, le chef de l'Etat s'est invité dans le débat.
Il s'est dit opposé à la règle de l'anonymat, selon plusieurs participants au petit-déjeuner de la majorité, une règle que défend, à l'inverse, la candidate du Front national (FN).
Qui obtiendra gain de cause ?
Réponse le 16 février, date à laquelle doit statuer le Conseil constitutionnel sur la demande du FN de ne pas rendre public les parrainages donnés par les élus aux candidats à la présidentielle.
Une confirmation dans un contexte spécifique
L'entourage du chef de l'Etat a assuré que cette déclaration n'avait rien de "nouveau". "Il est contre l'anonymat, il l'a déjà dit, le Premier ministre est sur la même ligne, sa position a toujours été la même", indique l'Elysée.
Si la position n'est pas nouvelle, son rappel intervient dans un contexte particulier.
Le Conseil constitutionnel doit se prononcer, avant le 22 février, sur la conformité à la Constitution française du système des parrainages, soit avant l'examen en Conseil des ministres du décret de convocation des électeurs qui ouvre le début de la période de recueil des "parrainages", selon un communiqué du Conseil constitutionnel.
Les arguments du Front national
La question de l'anonymat est plus qu'une simple question technico-juridique. Elle pourrait permettre en effet à la candidate frontiste de participer à la présidentielle qui n'aurait à ce jour que quelque 340 signatures.
C'est donc aussi une question de fond, fait valoir le numéro deux du FN, Louis Aliot qui affirme "Le problème, c'est que le parrainage est devenu aujourd'hui un soutien politique". "Or, s'il est un soutien politique, il doit être marqué par le secret", affirme-t-il.
M. Aliot n'a d'ailleurs pas tardé à réagir, mardi après-midi, en dénonçant le fait que "le président de la République intervienne dans l'instance constitutionnelle en cours au mépris de sa fonction d'arbitre et de garant".
"Au-delà de l'immixtion du chef de l'Etat dans ce débat et cette instance constitutionnelle, le président de la République méconnaît la loi de 1962 qui, à l'origine, organisait l'anonymat des parrainages", a-t-il dit.
Le directeur stratégique de campagne de Mme Le Pen, Florian Philippot, a jugé lui aussi, dans un communiqué distinct, que M. Sarkozy était "sorti de son rôle en violant l'indépendance du pouvoir judiciaire représenté par le Conseil constitutionnel"
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