Le "plan sécurité" de Nicolas Sarkozy pour "libérer" les forces de l'ordre
Alors que les Républicains organisent une convention sur le thème de la sécurité, l'ex-chef de l'Etat dévoile ses projets dans un domaine qu'il juge prioritaire.
La campagne officielle pour 2017 n'est pas encore ouverte, mais Nicolas Sarkozy a déjà décidé de passer à la séquence sécurité dans sa reconquête du pouvoir. Mardi 3 novembre, l'ancien président de la République expose, dans les colonnes du Parisien, ses propositions pour remettre l'ordre public au centre des priorités de l'Etat, alors que son parti, Les Républicains, organise mardi une convention sur le thème de la sécurité.
Moins de "tâches secondaires" pour la police
Comme il l'avait fait 2002 à son arrivée au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy entend "libérer" les forces de l'ordre "de toutes les tâches secondaires": "Il faut concentrer le travail de la police et de la gendarmerie sur l'ordre public, le renseignement, l'investigation."
L'ancien chef de l'Etat propose par exemple de permettre aux employés d'autoroute "de constater les infractions" liées à la vitesse et "de transmettre ces constats à l'autorité de police, administrative ou pénale". "Je ne vois pas pourquoi cela doit être exclusivement un motard de la gendarmerie ou de la police qui doit faire les contrôles de vitesse, sur un axe d'autoroute concédé par l'Etat", justifie l'ex-président.
Instaurer la "présomption de légitime défense"
En 2012 déjà, celui qui était alors le candidat de l'UMP avait fait cette proposition d'instaurer la présomption de la légitime défense pour les policiers. Une idée reprise par Marine Le Pen, mais que l'ancien chef de l'Etat refuse de voir accolée à la présidente du FN : "Ce n’était pas une proposition de Marine Le Pen, mais des syndicats de policiers qu’elle a repris à son compte", rappelle-t-il.
Avant de développer son argumentaire pour permettre aux policiers de pouvoir se défendre plus systématiquement : "Chaque jour, il y a en moyenne une vingtaine de policiers et gendarmes blessés en service. Les atteintes aux forces de l’ordre sont en train d’exploser. Et ils n’ont droit de se servir d’une arme qu’à partir du moment où on leur tire dessus. Je souhaite qu’on débatte de la présomption de légitime défense."
Restaurer "l'autorité de l'Etat"
Plus généralement, Nicolas Sarkozy estime qu'"il n'y a plus d'autorité de l'Etat", citant l'exemple de la mise en échec, mercredi, d'une opération policière franco-allemande à Tarnac (Corrèze). Parallèlement, "il y a un domaine dans lequel [la ministre de la Justice] Christiane Taubira tient ses promesses : le nombre de détenus a diminué en France depuis trois ans. Les délits augmentent et le nombre de gens en prison diminue, qui peut l'accepter ?"
Pour le président des Républicains, "l'exécution des peines" doit être "la priorité", proposant "que les trafiquants de drogue qui auront réellement effectué leurs peines de prison soient interdits de séjour à leur sortie de prison dans le quartier où ils ont commis leurs méfaits". Il préconise la mise en place de "vigies de police" dans "les quartiers les plus difficiles".
En matière de lutte antiterroriste, "tout étranger ou binational qui a fait le jihad ne doit pas revenir en France. Et tout Français parti faire le jihad doit, quand il revient, aller en prison".
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