Futur gouvernement : Lucie Castets estime "impossible" une "coalition avec le camp présidentiel du fait de désaccords profonds"

La candidate au poste de Première ministre, proposée par le NFP, était l'invitée de France Inter mercredi matin.
Article rédigé par franceinfo
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Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre, le 24 juillet sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Une coalition avec le camp présidentiel est impossible du fait de nos désaccords profonds", affirme mercredi 24 juillet sur France Inter Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon. La haute-fonctionnaire assure être capable de "tendre la main dans le cadre du Nouveau Front populaire" ainsi qu'aux "forces vives de la Nation, à la société civile". Mais elle ferme la porte à toute coalition avec le camp présidentiel, se justifiant d'avoir "toujours pris au sérieux les désaccords politiques"

Lucie Castets estime en effet qu'il "n'y a pas de coalition possible entre des personnes qui pensent qu'il faut financer davantage des services publics et ceux qui pensent qu'il est urgent de réduire les moyens".

"Il n'y a pas d'accord possible entre ceux qui veulent que chacun paye sa juste part d'impôts et ceux qui proposent plutôt des allégements d'impôts aux personnes les plus favorisées."

Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon

sur France Inter

Le Nouveau Front populaire n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale, ayant obtenu 193 députés à l'issue du second tour des élections législatives anticipées. Mais cela n'empêchera pas la coalition de la gauche de tenter de faire appliquer son programme, soutient Lucie Castets. "Il s'agira de convaincre à l'Assemblée pour faire adopter ces mesures", explique-t-elle, tout en reconnaissant que cela "sera compliqué" faute de majorité absolue.

"Le délitement des services publics a nourri les votes pour le RN"

La haute-fonctionnaire précise qu'il s'agira donc de "travailler ensemble", de "convaincre texte après texte, loi après loi" en partant du programme du NFP. "On va aller chercher des accords (...), on va aller chercher des coalitions", avance-t-elle. Elle évoque notamment la question "des services publics" ou "les sujets écologiques" qu'elle juge d'ailleurs "absolument déterminants pour l'avenir de notre Nation". "Nous pourrons trouver des accords larges à l'Assemblée sur ce sujet et les députés prendront leurs responsabilités à cet égard", insiste-t-elle.

"Le délitement des services publics a fait partie de ce qui a nourri les votes pour le Rassemblement national", estime la haute-fonctionnaire qui est donc persuadée que "les députés hors du Nouveau Front populaire prendront leurs responsabilités lorsque nous proposerons des textes de nature à améliorer le fonctionnement des services publics".  "Les concours de la fonction publique n'attirent plus et ce n'est pas seulement une question de salaire, c'est aussi une question de conditions de travail et de moyens", déplore-t-elle. 

La candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon considère que les moyens "sont insuffisants pour répondre aux besoins de nos concitoyens" et que cela se perçoit "chaque jour à l'hôpital, dans les cours de justice et à l'école". Pour Lucie Castets, cela tient plus globalement de la "vision sur la place que l'on veut donner aux services publics dans notre pacte social". Or, la haute-fonctionnaire estime que "progressivement, on a détruit le sens du service public, on a privé le service public de son objectif principal qui est de servir le public, répondre aux besoins des gens". Elle mentionne notamment la "survalorisation du fonctionnement du secteur privé", l'"externalisation de certaines missions, dont des missions qui étaient entièrement dévolues à l'État notamment des prestations intellectuelles", citant l'exemple de "la polémique McKinsey".

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