Nouveau gouvernement : "On nage en pleine dérive illibérale", fustige l'écologiste Marine Tondelier

Emmanuel Macron a décidé lundi d'écarter l'hypothèse d'un gouvernement formé par le Nouveau front populaire.
Article rédigé par franceinfo
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Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes, pour les journées d'été des Ecologistes à Tours le 22 août 2024. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"On est en train de se faire voler cette élection et on nage en pleine dérive illibérale", réagit mardi 27 août sur franceinfo Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, qui appelle à manifester. Emmanuel Macron a annoncé lundi qu'il écartait l'hypothèse d'un gouvernement Nouveau Front populaire, au nom de la "stabilité institutionnelle".

"Ce qui me met très en colère, c'est qu'il parle de stabilité, mais les trois quarts des Français veulent du changement, ils en ont besoin", déclare Marine Tondelier. "Évidemment qu'il veut la stabilité, c'est la stabilité qui sert les plus riches qui profitent depuis sept ans de sa politique", tacle-t-elle.

"Je voudrais qu'on imagine si un président d'extrême droite faisait exactement la même chose depuis six semaines, tous les observateurs hurleraient au scandale", analyse la patronne des Écologistes. "La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron a toujours bénéficié de la part des observateurs d'une grande mansuétude, mais ça n'enlève rien à la gravité des faits", rappelant que le gouvernement est démissionnaire depuis 42 jours, un record après-guerre, assure-t-elle.

Elle appelle, comme les autres forces politiques de gauche, à manifester pour protester contre la situation. Marine Tondelier évoque notamment la citation du Républicain de la IIIe République Léon Gambetta : "Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre". "La République est plus forte que l'autoritarisme et les dérives illibérales", martèle-t-elle.

"Nous n'allons pas revoir" le président pour un "simulacre de consultation"

Mardi, Emmanuel Macron entend entamer de nouvelles consultations avec les chefs de parti, mais sans LFI, Éric Ciotti ni le RN. Pour Marine Tondelier, la position du Nouveau Front populaire est claire : "Nous n'allons pas aller le revoir" à l'Elysée. "On ne va pas continuer ce cirque, ce simulacre de consultation", affirme-t-elle, "nous ne reviendrons pas à l'Elysée tant que ce n'est pas pour travailler concrètement à un gouvernement de cohabitation".

Le chef de l'État a fait savoir qu'il ouvrait cette nouvelle phase de consultations à des "personnalités se distinguant par l'expérience du service de l'État et de la République". Une idée qui irrite la patronne des Écologistes, puisque la candidate du NFP, "Lucie Castets est une haute fonctionnaire", qui "a travaillé dans l'administration à Bercy, au budget, et en ce moment à la Mairie de Paris, donc elle correspond, mais le critère principal, c'est le cap politique", estime-t-elle. "Emmanuel Macron ne va pas décider que maintenant, on est dans une technocratie et que ce qui compte, c'est que les gens maîtrisent l'appareil d'État. Le critère principal ce n'est pas juste d'avoir fait l'ENA", lance-t-elle.

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