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Pacte de responsabilité: le patron du Medef recadré à Washington

A Pierre Gattaz qui, dans la délégation du chef de l'Etat en visite à Washington, estimait que les allègements de charges promis aux entreprises ne devaient pas s'accompagner de contraintes, François Hollande lui-même a répliqué que les entreprises devaient prendre des engagements à un niveau approprié. Ou comment la politique économique de la France se retrouve sous les sunlights américains...
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Philippe Wojazer Reuters)

Tous. Ils s'y sont tous mis. Jean-Marc Ayrault, Michel Sapin... et François Hollande en personne. Tous ont voulu répliquer fermement à Pierre Gattaz, le président du Medef, qui a semé le trouble à Washington.

"Pour des raisons diplomatiques et de préséance, nous sommes containts d'annuler la conférence de presse de Pierre Gattaz" , faisait savoir le Medef lundi. Sauf que, quelques instant plus tard, le patron du Medef s'exprimait finalement devant des journalistes, pour parler du pacte de responsabilité, et refuser d'entendre parler de "contreparties" .

Finie, la lune de miel entre le Medef et le gouvernement ? Pierre Gattaz faisait encore récemment savoir à qui voulait l'entendre que c'était grâce à lui que le pacte avait vu le jour...

"Le décalage horaire, parfois, peut poser des problèmes" (Jean-Marc Ayrault)

Pas de contreparties, vraiment ? Jean-Marc Ayrault lui est tombé sur le râble dans la journée. "Le dialogue social ne put pas reposer sur des oukazes", a dit le Premier ministre. "Je pense que le décalage horaire, parfois, peut poser des problèmes."

Le ministre du Travail Michel Sapin en a rajouté une couche dans la soirée. "Chacun doit être responsable, se comporter de manière responsable, y compris, et j'allais dire surtout, à l'étranger, parler de manière responsable".

Et le coup de grâce a été donné par François Hollande en personne. De Washington... où l'on parle décidément beaucoup de politique intérieure. "Des engagements, les entreprises doivent également en prendre au niveau approprié pour créer de l'emploi, améliorer la formation professionnelle, localiser des activités, développer les investissements" .

La polémique est bien là. Et risque de rebondir quand tout ce petit monde sera de retour en France... Une réunion patronat-syndicats est programmée pour le 28 février.

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