Affaire de la "sextape" au Sénat : le président Gérard Larcher a saisi la justice

Une lettre au vitriol d'un médecin du Sénat accuse l'institution de favoritisme et d'être trop opaque sur son fonctionnement.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président du Sénat, Gérard Larcher, dans son hémicycle le 15 novembre 2023. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / AFP)

Une vidéo compromettante, des accusations de chantage, un médecin qui conteste son licenciement et "l'opacité" du Sénat pointée du doigt : Gérard Larcher, le président de la chambre haute, a saisi la justice vendredi 9 février après la publication d'un article du Canard enchaîné concernant une mystérieuse "sextape" impliquant "un sénateur", ainsi que des accusations de chantage.

Au palais du Luxembourg, l'article intitulé "La sextape qui affole le Sénat" a pris de court plus d'un parlementaire et les cadres de l'institution étaient jusque-là restés muets. Mais la journée de vendredi a relancé le dossier. En début de matinée, les 348 sénateurs ont reçu dans leur boîte mail un courrier du médecin du Sénat, dont l'AFP a obtenu une copie.

En trois pages, ce praticien, employé depuis cinq ans, conteste son licenciement à compter du 15 février, multipliant les accusations envers la "Haute administration" du Sénat qu'il accuse d'une "cabale" contre lui. Mais il évoque aussi le cas d'une assistante médicale, recrutée selon lui "sur la base de faux diplômes". Celle-ci détiendrait "des éléments compromettants de son amant", présenté comme "une autorité du Sénat", afin de "conserver un levier de pression en cas de difficultés éventuelles". Dans son courrier aux sénateurs, le médecin fait clairement le lien entre son licenciement et cette vidéo compromettante, qu'il dit avoir signalée à la direction.

Une enquête interne contre le médecin

Dans l'après-midi, le cabinet de Gérard Larcher a fait savoir que ce dernier avait décidé de "procéder à un signalement auprès du procureur de la République", considérant qu'il "appartient désormais à la justice de se saisir des faits en cause".

Selon une source haut placée à l'AFP, le licenciement est justifié par la découverte d'une "activité professionnelle [exercée] en parallèle de ses fonctions" par le médecin du Sénat, activité qui "a compromis gravement le bon fonctionnement du cabinet médical et de l'équipe administrative". Une enquête interne avait été conduite ces dernières semaines après des signalements de ce médecin sur les difficultés de fonctionnement du cabinet médical.

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