"Drogue et viol" ou "GHB effets lendemain" : les troublantes recherches sur le téléphone du sénateur Joël Guerriau, accusé d'avoir drogué la députée Sandrine Josso

Mis en examen pour "administration d’une substance" afin de commettre "un viol ou une agression sexuelle", le sénateur clame son innocence. Selon "Complément d'enquête", des résultats de recherches effectuées sur le téléphone du sénateur le mois précédant sa soirée avec la députée pourraient mettre à mal sa défense.
Article rédigé par franceinfo - Julien Cressens
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Publié Mis à jour
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Le sénateur Joël Guerriau à la tribune du Sénat, le 14 février 2023. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)

"Drogue et viol", "effets de l'ecstasy ghb" ou encore "GHB effets lendemain" : voici trois des vingt recherches, en lien avec la drogue, retrouvées sur le téléphone du sénateur Joël Guerriau le 9 octobre 2023, soit cinq semaines avant la soirée au cours de laquelle la députée MoDem Sandrine Josso l'accuse de l'avoir droguée à son domicile, le 14 novembre 2023. Depuis novembre dernier, l'élu est mis en examen pour "administration d'une substance" afin de commettre "un viol ou une agression sexuelle". Il a été placé sous contrôle judiciaire.

D'après les analyses du téléphone de l'élu de Loire-Atlantique, que "Complément d'enquête" a pu consulter, des recherches troublantes ont été effectuées le mois précédant les faits qui lui sont reprochés. D'après nos informations, ont été recherchés sur Google les termes "points de vente ghb" ou "achat ghb gbl". Des pages intitulées "Drogue du viol : les bonnes réactions si on est victime" ou "Tout savoir sur le GHB : ses effets et ses dangers" ont également été consultées.

L'élu rencontre Gérard Larcher pour évoquer son avenir 

Ces révélations pourraient mettre à mal la défense du sénateur, qui a toujours clamé son innocence et a évoqué "une erreur de manipulation" au cours de la soirée. Il aurait selon lui donné, par erreur, un verre contenant de l'ecstasy à la députée. Une version réfutée par Sandrine Josso, qui avait porté plainte le lendemain matin dans un commissariat du 7arrondissement parisien. Contacté à propos de ces recherches, Joël Guerriau n'a, pour l'heure, pas répondu à nos sollicitations. "Cela confirme toute la terreur que j'ai vécue cette soirée-là. Je mesure comment ma terreur était juste, et ce à quoi j'ai échappé", réagit Sandrine Josso, que nous avons contactée. 

Joël Guerriau, en retrait de ses activités parlementaires depuis sa mise en examen et suspendu par le parti Horizons, doit rencontrer Gérard Larcher, mercredi 25 septembre, pour évoquer son avenir. Interrogé par France Inter ce même jour, le président du Sénat a estimé "personnellement que sa place n'est plus au Sénat" et compte lui "rappeler la nécessité de se démettre de ses fonctions". Néanmoins, a-t-il précisé, "seul le Conseil constitutionnel, après une décision de justice, peut démettre un parlementaire de son mandat".

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