Peut-on vraiment lutter contre la propagande djihadiste sur internet ?
Après l’Assemblée, le projet de loi anti-terroriste du gouvernement est en discussion au Sénat depuis mardi après-midi. Le texte passe en procédure accélérée pour permettre de voter et lancer plus vite le dispositif censé empêcher les départs de français vers la Syrie et l’Irak : 350 départs depuis le début de l'année, soit 80% d'augmentation en moins d'un an.
L’un des amendements prévus par les sénateurs concerne internet et le retrait des vidéos de propagande djihadiste. Pour bloquer la diffusion de ce type de vidéos, l’article 9 du projet de loi anti-terroriste prévoit le blocage administratif des sites sous 24 heures. Les sénateurs, soucieux des libertés publiques, souhaitent allonger ce délai à 48 heures.
Mesure difficile à mettre en oeuvre
Pour Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, ce délai de 48 heures est trop important et permet de dupliquer à l'infini ces vidéos. Il s'appuie sur un exemple très récent. Lundi, la vidéo d’un français menaçant la France à visage découvert a été postée sur internet, sur Youtube, par une branche de l'État islamique. Un Français, connu des services de renseignements et qui faisait déjà l'objet d'une procédure judiciaire menée par la section anti-terroriste du parquet de Paris, menace la France à visage découvert.
Et moins de douze heures plus tard la vidéo est retirée par Youtube. Sauf qu'entre-temps, cette même vidéo a déjà été postée sur Dailymotion et une dizaine de compte Facebook. Blocage ou pas, les propagandistes de l’islam radical semblent conserver un temps d’avance sur le web.
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